Le chef du gouvernement Youssef Chahed n’a pas traduit ses objectifs en chiffres, dans son discours prononcé devant l’Assemblée des représentants du peuple, lors d’une séance plénière consacrée au vote de confiance, d’après l’analyste Ghazi Moalla.
Ainsi pour M. Moalla, il aurait été préférable que le chef de gouvernement avance des chiffres précis sur les objectifs qu’il ambitionne de réaliser. Dans le même contexte, il a estimé que le fait de fixer des chiffres depuis le début permettra plus tard de juger les réalisations du chef du gouvernement. « Son discours était plutôt dans l’analyse et non pas dans les solutions », dit-il.
Ghazi Moalla a estimé que le chef de gouvernement a commis une faute en choisissant deux leaders de l’UGTT dans son gouvernement, le ministre de la Fonction publique et de la gouvernance Abid Briki et le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi. « Même la centrale syndicale n’est plus capable de maîtriser ses bases et de les empêcher de faire des grèves et des sit-in, alors que les conditions sociales et le niveau de vie baissent », dit-il.
Et de s’interroger : « Est-ce que l’Etat a les ressources financières pour appliquer les augmentations prévues pour 2017 qui ont été signées par le gouvernement Habib Essid ? Et si la situation en 2017 ne le permettait pas, l’Etat serait-il capable de gérer la situation contre des salariés en colère, avec un discours qui tient la route? »
Dans le même contexte, Ghazi Moalla a indiqué que l’application des mesures de l’austérité veut dire la diminution des salaires et des pensions de retraite. « Nous avons devant les yeux l’exemple grec. La Grèce s’est trouvée obligée d’arrêter de verser les pensions de retraite et de baisser les salaires. »
Tout en reconnaissant que Youssef Chahed a été direct et franc à la fois, en évoquant la possibilité d’adopter les mesures d’austérité; il a cependant indiqué que ce risque n’est pas nouveau. Tout le monde s’y attend. Cela fait des mois que l’on évoque la possibilité de ne pas payer les salaires. »
Le risque de non-paix sociale existe bel et bien pour notre interlocuteur « et on n’a pas idée de comment on va le traiter. Youssef Chahed n’a pas donné un programme politico-économique pour ne pas arriver à cette situation. »
Et de conclure : « J’espère qu’il réussira mais qu’il présente son programme. »