Pas moins d’une semaine après l’annonce de la nouvelle composition ministérielle, le gouvernement Chahed a obtenu tard dans la soirée du vendredi 26 août, à 23h40, la confiance de l’ARP. Sur un total de 194 députés présents, (en matinée ils étaient 178), 164 députés ont accordé leur confiance, contre 22 députés qui ont répondu “non”, et seuls cinq députés se sont abstenus.
Quelles sont les priorités du gouvernement Chahed? Que prévoient les ministres désignés? Et quels sont les défis qui attendent ce gouvernement? Désigné ministre des Affaires locales et de l’environnement, Riadh Mouakher, tout juste après la confiance du Parlement, a dressé un état des lieux de la situation actuelle et s’est aussi exprimé sur le discours du Chef du gouvernement.
Il nous a déclaré : « Le discours du Chef du gouvernement est on ne peut plus clair. Pour la première fois on a eu des chiffres qui sont effectivement dramatiques : 62% d’endettement du PIB, à la limite de l’acceptable, la dépréciation du dinar, le taux d’inflation, des crédits qui sont essentiellement des crédits extérieurs. La situation est difficile, tout le monde le sait ».
Interrogé sur la politique d’austérité qu’a évoquée le chef du gouvernement dans son discours au cas où rien ne serait fait pour inverser la tendance, il a répondu : « Bien que la situation soit difficile, elle est réversible. Le chef du gouvernement a annoncé que si on ne fait rien, on sera contraint de passer à l’austérité, mais tout est arithmétique. Ce gouvernement a la responsabilité de ne pas en arriver là. Tel est l’objectif, celui d’enclencher des mesures urgentes afin de briser ce cercle vicieux de ce qu’on a vécu depuis cinq ans, et donner une nouvelle dynamique pour bloquer la situation actuelle. »
Et d’ajouter : « Le mot clé est le retour au travail, il faut que tout le monde se remette au travail. On parle de débureaucratiser l’administration, ce qui est extrêmement important. C’est la première réforme à mon avis qui devrait être adoptée. »
Dans le secteur de l’environnement, quelles sont les mesures qui devront être adoptées?
Pour Riadh Mouakher : « Il faut différencier deux choses, depuis cinq ans. D’une part, l’accumulation des ordures et d’autre part la dégradation de l’environnement et ses répercussions sur la santé. Personnellement, le problème des ordures est un problème immédiat comme a déclaré le chef du gouvernement, qu’il faut traiter d’urgence. Vous savez, la campagne de sensibilisation ne suffit pas. Alors qu’elle est diffusée en ce moment, les déchets continuent de s’amonceler. C’est la raison pour laquelle il faut trouver des solutions sur le court, moyen et long terme.
Et de conclure : « Le problème est celui du circuit des déchets, des centres de transfert et des décharges contrôlées. Il s’agit de la première urgence pour diminuer les ordures qui traînent un peu partout. Il est temps que cela s’arrête. »