L’ARP a dit oui à la composition du gouvernement Chahed, dans la soirée du vendredi 26 août. Dans un discours prononcé après l’ouverture des débats, le chef du gouvernement Youssef Chahed a dressé un sombre diagnostic de la situation actuelle aussi bien sur un plan social qu’économique. Qu’en pense le parti Ennahdha?
D’après Samir Dilou, député du parti : « Le discours du chef du gouvernement a marqué un point sur le plan de la communication. Bien sûr il est très difficile de convaincre tout le monde, en particulier l’opposition. Sur la question du fond et de la forme, je trouve que son discours a été soigneusement bien préparé, et puis je dirais wait and see. C’est bien d’être franc, s’adresser aux Tunisiens et leur dire la vérité, mais le plus important dans tout ça est de savoir quelles sont les mesures urgentes que le chef du gouvernement compte adopter. S’il ne fait rien, cela risque de se retourner contre lui. »
Aux dernières nouvelles, ils seraient 24 députés à ne pas vouloir se présenter à l’ARP. Les absents ont émis quelques réserves par rapport à certains noms. M. Dilou a répondu: « Une partie des députés est en voyage, d’autres sont déjà en pèlerinage, mais tous les députés d’Ennahdha présents ont voté pour l’octroi de la confiance au gouvernement Chahed. Nous n’avons aucune réserve à certaines nominations. Cela dit, il est extrêmement difficile de satisfaire tout le monde. Mais au bout du compte, la confiance a été accordée à l’ensemble du gouvernement. »
Sur un autre volet, celui de la politique d’austérité, il a répondu : « Je crois bien qu’il y a un malentendu, le chef du gouvernement n’a pas parlé de la politique d’austérité comme une option possible, mais comme un risque éventuel. »
Le retour de la stabilité politique résoudra-t-il les difficultés socioéconomiques?
« Nous croisons les doigts pour que ce gouvernement réussisse. Pour l’intérêt de la Tunisie. il faut lui donner sa chance. S’il a du succès, cela ne sera que bénéfique, mais s’il échoue, nous essayerons d’autres solutions. Cependant, je ne vois pas clairement ce qu’on peut proposer de plus aux Tunisiens, hormis un gouvernement d’union nationale. Nous avons presque tout essayé, je ne vois pas d’autres possibilités », conclut-il.