Le Chef du gouvernement Youssef Chahed et les membres de son équipe ont prêté serment, dans la journée du samedi 27 août, le lendemain de l’approbation par le Parlement du vote de confiance. Quel sera son programme? Et que pense le parti Nidaa Tounes du discours de Chahed, issu de ses rangs?
« Un discours transparent, avec beaucoup d’honnêteté », tel est l’idée maîtresse qu’a retenue Ons Hattab, députée du parti Nidaa Tounes.
Elle déclare : « Une phrase que je retiens de son discours est qu’il faut se remettre au travail. Personnellement, je trouve qu’elle résume bien la situation actuelle du pays. D’ailleurs, il a annoncé clairement la mise en œuvre de réformes, mais aussi l’exécution de l’Accord de Carthage. »
Et d’ajouter, évoquant les priorités que celles-ci passent par la lutte contre le terrorisme, la corruption et la relance économique. « Je pense que nous nous dirigeons dans la bonne direction, avec une composition ministérielle qui répond aussi aux attentes des Tunisiens. Ce qui engendre une classe politique qui se sent davantage impliquée, six partis politiques associés et l’entrée de la gauche dans la coalition (El Massar), c’est une première. Enfin, d’autres partis politiques soutiennent ce gouvernement sans pour autant y être. »
Au menu, quel est le programme que le gouvernement compte mettre en place? Quelles sont les conditions du parti Nidaa Tounes? Ce sont deux questions essentielles sur lesquelles beaucoup de députés s’interrogent, y compris ceux du parti Nidaa Tounes.
Pour Leila Chettaoui, députée du Nidaa Tounes : « Il faut que nous ayons une idée très claire du programme, mais aussi des objectifs qui soient quantifiables et mesurables et des réalisations. Et là, il va falloir être dans la rationalité. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus permettre un langage général à nos ministres et secrétaires d’Etat. Nous devons leur demander des comptes, parce que si nous devons mesurer, il faut savoir de quoi on parle, quel est le point de départ, le point d’arrivée et où est-ce que nous voulons aller. Il est vrai que l’image est parlante, un gouvernement jeune, avec une forte présence de femmes. »
Et de continuer : « Mais au-delà, nous voulons connaître le contenu. A titre d’exemple, l’entrée des représentants des syndicats, cela voudrait dire que le chef du gouvernement a aujourd’hui eu des promesses de trêve sociale et probablement un engagement. L’entrée des syndicalistes veut dire de grandes réformes en vue, que ce soit dans le cas du phosphate que de l’administration. Cependant la Banque mondiale et le FMI ont des exigences par rapport aux équilibres financiers, il va y avoir une diminution des coûts budgétaires et une prise de décision quant à une partie des fonctionnaires. Comment s’y prendra Youssef Chahed, sachant que les syndicats ont joué un rôle d’opposition auparavant ? Quelle est cette entente ? Il va falloir qu’il donne des réponses, on aimerait bien le savoir », conclut-elle.