Je vais vous parler d’un coup de cœur, le coup de cœur que j’ai eu pour l’archipel de La Galite.
J’ai découvert récemment la plus grande des îles et j’ai été envoutée par son charme, ses vues superbes, ses plages de galets aux innombrables couleurs et designs, ses magnifiques criques égalant voire même surpassant les calanques de Cassis ou de Marseille, une mer propre et limpide, tellement propre que l’on nageait avec les poissons, oursins et coquillages. Y ont élu domicile, des oiseaux marins, le cormoran et le goéland se partageant les cieux avec l’élégant faucon Borni Jalta. Vallonnée, l’île offre des chemins pour de belles randonnées, dans un maquis jouxtant des pins d’Alep, des figuiers et des vignes.
Si, à travers la description, je ne suis pas arrivée à vous faire rêver et transporter à La Galite, c’est un sacrilège que je fais à ce joyau de la nature de nos contrées.
Mais La Galite, ce n’est pas que ça, c’est une terre d’exil qu’a testée, forcé, non volontaire, Habib Bourguiba ; elle a donc une empreinte dans l’histoire de la Tunisie ! Il y a vécu deux années, dans une maison délaissée aujourd’hui. Dans un pays qui respecte son histoire, cette maison serait un musée qui relaterait la partie de l’histoire liée à l’exil de l’homme et reprendrait son vécu durant cette période.
Avoisinant cette maison, une boite à lettres au bleu de Sidi Bou Saïd qui, peut-être, a été le théâtre du bal des lettres personnelles ou de la résistance.
D’autres preuves de vie sont observées sur l’île : une école, un cimetière, des maisons. Aujourd’hui, n’y vivent que des agents de l’APAL et des militaires.
Après la découverte, l’envoutement et l’extase, vint le temps de la réflexion et du questionnement. Comment se fait-il que nous ayons cette richesse (je parle de La Galite et d’autres sites) et que nous continuons à n’offrir qu’un tourisme balnéaire soleil-plage ?
J’entends les appels et lis les recommandations de certains pour l’interdiction des sites classés protégés afin de les préserver. Aux Etats-Unis, le parc national Yellowstone et bien d’autres sites dans le monde constituent des habitats naturels préservés, et pour autant, ils ne sont pas interdits au public. Alors, cessons cette manie tunisienne d’interdire pour préserver. Développons un tourisme alternatif et de qualité, offrons une brochette de produits touristiques valorisant les potentialités de la Tunisie, c’est notre seul salut.
La direction Tunisie « bronzette » est usée.