Le député du Front populaire Aymen Aloui (gouvernorat de Kasserine) a déclaré à leconomistemaghrebin.com que le gouvernorat nécessite des actions énergiques et « non des visites protocolaires de responsables », selon ses dires.
Ainsi, il a appelé à revoir les politiques publiques pour le gouvernorat de Kasserine surtout qu’il ne s’agit pas de la première catastrophe ( l’accident du camion) qui se produit dans la région : « C’est un gouvernorat qui pue les cadavres et le sang », regrette-t-il.
Au niveau de l’infrastructure médicale, Aymen Aloui a rappelé que l’hôpital régional de Kasserine n’a pas la capacité d’accueillir un grand nombre de patients. « Quand on est à Kasserine, une simple fracture est considérée comme grave étant donné le manque de ressources à l’hôpital pour gérer ces cas ».
L’impunité demeure flagrante dans cette affaire d’après notre interlocuteur. Malgré le nombre de blessés et de victimes, aucun responsable n’a été sanctionné. Et de rappeler que dans d’autres pays, une catastrophe pareille aurait provoqué la chute du gouvernement ou des ministres de tutelle.
La rue où l’accident a eu lieu connaît chaque année des accidents de la route aggravés par le site du « souk hebdomadaire » dans la zone de Khmouda. La situation nécessite de nouvelles mesures : réserver une enveloppe qui sera allouée au volet économique et social, en attendant le changement du modèle de développement. Les observateurs de la scène politique savent qu’à chaque fois qu’une émeute éclate dans le gouvernorat de Kasserine, des changements ont lieu dans le paysage politique, estime-t-il.
« Si ce gouvernement a un minimum de volonté et de sérieux pour changer la situation, il doit agir vite ».
Notons que le même gouvernorat a connu des mouvements sociaux en janvier dernier suite auxquels Habib Essid s’était rendu sur place et avait fait des promesses restées lettre morte.
Toutefois, les problèmes vécus par Kasserine sont répliqués dans d’autres régions intérieures. Cette marginalisation est la cause principale de la révolte du 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 qui a fini par renverser le régime de Ben Ali.
Selon l’indice général du climat des affaires national en Tunisie, en 2015, il ressort que les régions intérieures sont les derniers du classement en termes de qualité du climat des affaires. En effet, Elles cumulent les pires performances dans presque toutes les catégories.
Au final, l’amélioration et la facilitation des affaires au niveau local demeurent tributaires de la qualité de la gouvernance locale et de la participation à la vie quotidienne, de l’amélioration de l’infrastructure et du cadre de vie, ainsi que de l’amélioration de l’accès à l’information et de la transparence dans la gestion des affaires.