Après les attentats terroristes du Bardo et de Sousse, le secteur du tourisme a été durablement affecté. Une inquiétude commune sur laquelle beaucoup de responsables du monde de l’hôtellerie ont voulu communiquer, à l’occasion d’une conférence de presse tenue hier à Tunis.
L’impact économique étant colossal depuis les attaques terroristes, il est question de prendre des mesures conjoncturelles, souligne Radhouane Ben Salah, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH), en mettant l’accent sur des résolutions pour le moyen et long terme.
Remettre à plat les délais de remboursement, c’est ce que le président de la FTH suggère. Il explique : « Il est temps de parler des délais de remboursement des crédits à long terme. Il n’est plus possible aujourd’hui de le faire avec le délai actuel de sept ans et un TMM de 4.80, alors que pour d’autres pays, on évoque remboursement sur 25 ans avec un TMM+0.5.
Mais la question essentielle est de savoir comment dynamiser ce secteur? M. Ben Salah préconise comme solution l’élaboration d’une politique de développement. « Une restructuration de l’hôtellerie est plus que nécessaire, parce que, malgré tout, elle est la composante essentielle du tourisme tunisien », témoigne le président de la FTH.
Voilà que l’on apprend que les 17 et 18 septembre, les salariés du secteur seront en grève, l’augmentation salariale de 6%, résultant d’un accord signé depuis le 29 juin 2015, n’ayant pas encore été appliquée. Selon le vice-président de FTH, Jalel Henchiri : « Nous n’avons plus les moyens d’augmenter les salaires. Les chiffres de 2015 sont alarmants. Les recettes des hôteliers ont chuté de 40% par rapport à 2014. L’hôtelier, qui a fait des efforts pendant cinq ans, est à présent au bout du rouleau. Il ne peut donner que ce qu’il a. »
Et d’expliquer à ce sujet que le nombre de touristes, depuis 2011 à ce jour, a baissé : « Nous sommes passés de 192.000 à 160.000 lits. Mais la tendance à la fermeture s’accroît, plus de 70% d’hôtels ont commencé à fermer durant les 7 à 8 mois d’hiver. »
Il faut trouver des solutions. Se référant à la centrale syndicale ouvrière, Jalel Henchiri ajoute : « Nous sommes dans l’impasse avec l’UGTT. Nous demandons au gouvernement de décider d’une stratégie claire. Il est vrai qu’il y a un prix à payer, mais si nous nous mettons dans une logique de construction, nous pourrons relancer ce secteur et arriver à atteindre les chiffres d’avant en nombre de touristes. »
Notons que depuis la révolution, le pays n’a plus atteint les 6,5 millions de touristes d’avant la révolution.