Selon la dernière publication des «Perspectives économiques intermédiaires, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a abaissé pour la troisième fois de l’année ses prévisions de croissance mondiale pour 2016 et 2017, et ce, en raison de la faible progression des échanges commerciaux, des distorsions du système financier et du Brexit.
Ainsi, l’organisation a dévoilé que l’économie mondiale devrait croître moins rapidement qu’en 2015, seule une légère accélération étant attendue en 2017. Elle alerte, dans ce sens, sur le fait que le monde est pris au piège de la croissance molle, la médiocrité des anticipations de croissance bridant encore davantage les échanges, l’investissement, la productivité et les salaires.
L’OCDE prévoit une croissance de l’économie mondiale de 2.9% cette année et de 3.2% en 2017, soit un taux bien inférieur aux moyennes de long terme qui se situent autour de 3%.
Cette révision à la baisse par rapport aux prévisions publiées en juin dernier s’explique par la dégradation des prévisions pour 2017 concernant de grandes économies avancées, notamment le Royaume-Uni, contrebalancée par l’amélioration progressive de l’activité des producteurs de matières premières des économies émergentes de premier plan.
Le même rapport a fait ressortir que la croissance des plus importantes économies avancées sera modérée. Aux États‑Unis, la croissance s’établira, d’après les estimations, à 1.4% cette année et à 2.1% en 2017. La croissance de la Zone Euro devrait atteindre 1.5% en 2016 et 1.4% en 2017. En Allemagne, elle devrait être de 1.8% en 2016 et de 1.5% en 2017 et de 1.3% en France et de 0.8% en Italie en 2016 et 2017.
Pour le Royaume‑Uni, l’OCDE a dévoilé que la croissance a marqué le pas depuis le Brexit. En dépit des mesures vigoureuses prises par la Banque d’Angleterre, qui ont contribué à stabiliser les marchés, les incertitudes demeurent très vives et les risques sont sans équivoque orientés à la hausse. Dans ces conditions, la croissance du Royaume‑Uni devrait s’établir à 1.8% en 2016 et 1% en 2017, soit un taux bien inférieur à celui de ces dernières années.
Quant au Japon, la croissance resterait faible pour atteindre 0.6% en 2016 et 0.7% en 2017, vu que l’appréciation du yen et la torpeur des échanges en Asie pèsent sur les exportations.
La Chine devrait, pour sa part, continuer à faire face à des difficultés à mesure qu’elle rééquilibre son économie, se détournant d’une demande tirée par le secteur manufacturier au profit des biens de consommation et des services. De ce fait, la croissance chinoise devrait atteindre 6.5% en 2016 et 6.2% en 2017 alors que l’Inde poursuivra sa forte croissance avec 7.4% en 2016 et 7.5% en 2017.
Pour y faire face, l’OCDE a préconisé de nouveau de doper la croissance à l’aide de politiques budgétaires, structurelles et commerciales. Au volet des finances publiques, la faiblesse des taux d’intérêt offre aux Etats, selon le rapport, une nouvelle marge de manœuvre budgétaire pour investir dans le capital humain et les infrastructures physiques, afin de stimuler la demande à court terme, la production et la cohésion sociale à long terme.
Concernant la situation structurelle, l’organisation a recommandé de maintenir un statu quo des mesures protectrices du commerce mondial, de supprimer celles qui sont déjà en place et de s’attaquer urgemment aux autres obstacles à l’investissement.