Le Président de la République, Béji Caïd Essebsi, a rappelé que la Tunisie a besoin de soutien, à l’occasion de l’inauguration des travaux du Forum économique des États-Unis et de l’Afrique (US – Africa Business Forum), à New York, devant plus de 35 chefs d’Etat et de gouvernement africains et d’ hommes d’affaires présents. De quoi la Tunisie a-t-elle besoin au juste aujourd’hui? Tel est l’objet de la rencontre du Président de la République et du secrétaire d’Etat américain, John Kerry.
« Tunisia in the spotlight », tel est le thème de cette rencontre. « Durant vingt-trois ans, le pouvoir politique a instauré un régime autoritaire, où la liberté elle-même était limitée et la corruption invisible », c’est ce qu’a indiqué Béji Caïd Essebsi, en soulignant que pour pouvoir instaurer la démocratie, il fallait du temps et que cela s’apprenait.
Répondant à John Kerry qui se préoccupe de savoir comment la Tunisie compte attirer les investisseurs étrangers en Tunisie, BCE a précisé qu’il misait sur le nouveau gouvernement d’union nationale, composé de jeunes compétences et de femmes, pour redresser la situation.
Mais pour stimuler la croissance dans plusieurs secteurs, il faut créer un environnement plus favorable aux entreprises; et de poursuivre : « Il est important de renforcer le partenariat des secteurs privé et public. Le privé doit prendre une place prépondérante et cette coopération est plus que nécessaire ».
Insistant sur la position géostratégique de la Tunisie qui représente un atout considérable, avec comme premier partenaire l’Europe, BCE a souligné qu’il fallait développer un système de bonne gouvernance, car s’il est vrai que : « depuis plus de vingt ans nous avons eu une mauvaise gouvernance, la transition démocratique devrait nous permettre de créer un climat favorable à l’investissement. Nous reconnaissons toujours l’appui sans faille des USA dans la lutte contre le terrorisme, et nous aimerions les voir faire de même dans les échanges commerciaux entre les deux pays. »
Interrogé sur les secteurs clés de l’économie tunisienne par le secrétaire d’Etat, en particulier sur le phosphate, BCE a confirmé que la production avait repris avec le nouveau gouvernement, après plus de cinq ans d’arrêt ou de suspension. Et d’ajouter : « Pour rembourser ce que nous devons, nous devons produire. »
Il a évoqué à ce propos les principaux défis que ce gouvernement se doit de relever et notamment la lutte contre le terrorisme et la corruption. Selon lui, la bataille contre le terrorisme est en train de réussir et il est temps maintenant de mener à bien le combat contre la corruption.
La Conférence internationale sur l’investissement : 28 et 29 novembre 2016
« J’espère que cela sera un succès. Pour que le pays réussisse sa transition économique, il va falloir compter sur nous-mêmes, et cela peut prendre dix ans au moins, or si nous donnons l’occasion à nos amis d’intervenir, nous pourrons réussir dans quatre voire cinq ans. D’ailleurs, nous avons fait des réunions à ce sujet avec des investisseurs tunisiens et américains. Ces derniers seront les bienvenus en Tunisie. »
S’étant entretenu également avec la directrice de la Banque mondiale, Christine Lagarde, Béji Caïd Essebsi a présenté le nouveau Code d’investissement qui ouvrira de nouvelles perspectives pour impulser le développement, en particulier dans les régions de l’intérieur.