A fin août 2016, les dépenses publiques ont enregistré un dérapage de 2,6 milliards de dinars provoqué principalement par des dépenses non prévues par la Loi de finances 2016.
Il s’agit, entre autres, de l’augmentation des salaires en faveur des forces de sécurité et de la majoration de la masse salariale non prévue s’agissant du ministère de l’Education, parce qu’elles n’ont pas été estimées au départ par ce département. Selon des chiffres officiels (ministère des Finances), les salaires sont actuellement à hauteur de 13,3 milliards de dinars.
Si la tendance se poursuit, on atteindra 15,3 milliards de dinars l’année prochaine. Dans ce cas de figure, la masse salariale va dépasser les 15% du PIB et plus de 50% du budget, ce qui est énorme et insoutenable, d’autant plus qu’aujourd’hui la croissance est faible.
Ce dérapage provient également du déficit de la CNRPS, ce qui va obliger les pouvoirs publics à prévoir 300 MDT de plus en 2016 et 500 MDT en 2017, en attendant de trouver une solution à ce problème structurel, celui des caisses de sécurité sociale : CNRPS, CNSS, CNAM. Il faut revoir tout le système, qui est fortement déficitaire aujourd’hui.
Il y a aussi quelques dépenses additionnelles qui sont dues au glissement du dinar. Ces dépenses ont impacté négativement les remboursements en dinar : remboursement de la dette, des produits compensés importés (céréales…).
La baisse des cours du pétrole s’est aussi traduite par une moins-value en matière de recettes fiscales. Sans parler de la saison agricole qui a été très modeste. Cela est perceptible dans beaucoup de régions, en raison de la sécheresse. Sans eau, il n’y a pas d’agriculture, pas de bons résultats agricoles, pas de valeur ajoutée, pas de croissance.
La Loi de finances 2016 a été conçue sur les prévisions d’une croissance de 2,5 %. Or, on en est à 1,8% voire 1,5%, et d’après les statistiques du premier semestre qui viennent d’être publiées par l’INS, on serait à 1,2% de croissance. Donc, très loin des 2,5% prévus. Quant aux projections pour le second semestre, elles prévoient une croissance aux alentours d’1,5%, 1,6% au maximum.
Il va sans dire qu’avec une telle croissance atone, les recettes de la TVA s’en ressentent et connaissent elles aussi une baisse drastique, conséquence logique d’une économie qui ne tourne pas à plein régime.