Y a-t-il de l’eau dans le gaz au mouvement Ennahdha? Parler de succession de l’après-Rached Ghannouchi, serait-ce inévitable et pourquoi en parler maintenant quatre mois après le 10 ème congrès ?
Mais voilà qu’un des dirigeants du parti Ennahdha, Abdelhamid Jelassi, déclare à une chaîne télé qu’il faut penser à la succession de Rached Ghannouchi à la tête d’Ennahdha. Que se passe-t-il au sein du mouvement ? La réponse est beaucoup plus complexe, affirme Abbdelhamid Jlassi.
D’après lui, comme le pays est en phase d’une transition démocratique, il en est de même du paysage politique. Il précise, à cet effet, l’importance d’établir une nouvelle culture politique et d’instaurer à nouveau la confiance. Toujours selon ses propos, ce qui se passe à l’intérieur du parti, s’inscrit dans un cadre de débat au cours duquel le sujet évoqué est la succession de Rached Ghannouchi, parmi d’autres.
Il précise: “Il s’agit du dernier mandat pour notre président. D’où l’intérêt de poser cette question, même s’il n’y a pas urgence. Car toute transition doit être gérée d’une manière réfléchie, pour ne pas être confronté à un vide au sein du mouvement. Ce qui pourrait entraîner des déchirements.
Interrogé sur les probables successeurs, il a déclaré qu’Ennahdha compte une dizaine de compétences qui peuvent assurer n’importe quelle fonction du moment que les règles à appliquer sont définies et qu’il existe une réelle compétition démocratique.
Evoquant les conflits au sein du mouvement entre le conseil de la Choura et le bureau exécutif, Abdelhamid Jlassi a démenti cette rumeur, en soulignant: “ Ce ne sont pas des conflits mais des arguments légitimes à débattre, issus des résolutions du dixième congrès.
Il conclut : “Ce qui est essentiel aujourd’hui, ce sont la légitimité des institutions mises en place et l’unité du parti qui sont deux lignes rouges à respecter. D’autant plus que le paysage partisan ne supporte plus de nouvelles fragilisations”.
Parce qu’ils ont le même problème actuel de Nida Tounès, tout le monde veut être le chef à la place du chef…
Ce que dit M. Jlassi relève du bon sens. Personne n’est éternel. Ennahdha est un parti qui veut s’inscrire dans la durée et ne peut donc pas reposer sur l’unique personne de son leader Rached Ghannouchi. Il est donc tout à fait normal de penser à sa succession. Cela dit, il ajoute que les règles pour sa succession et des successions de manière générale doivent se faire en respectant le jeu démocratique. Pas de quoi faire tout une histoire. Au contraire, les autres partis devraient s’en inspirer. L’autre parti, Nidaa Tounes, devrait prendre l’exemple de son rival et organiser son organigramme de tel sorte à ce que ce ne soit pas héréditaire mais de manière à respecter la majorité des avis.