Il est très curieux de lancer une fatwa contre les mouvements de protestation, mais quand elle sort de la bouche du Mufti de la République, Othman Battikh, via un communiqué rendu public en date du lundi 26 septembre, ceci n’a franchement pas de sens, estime le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES).
Il faut mettre un terme aux protestations, c’est ce qu’a déclaré Othman Battikh, sur les ondes radiophoniques, en soulignant que ces manifestations détruisent l’image du pays alors que le Président de la République fait de son mieux pour attirer les investisseurs étrangers en Tunisie, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre: « Le droit à la grève est un droit constitutionnel et le droit au travail l’est aussi, mais c’est aussi un devoir religieux. »
De son côté, le FTDES s’indigne des déclarations du Mufti, en soulignant que ce n’est pas à l’institution de s’ingérer dans des affaires qui ne la concernent guère. Il a également ajouté que cette fatwa n’a pour objectif que de trouver des excuses à une politique déjà mise en place, dont l’unique intérêt servirait à incriminer les mouvements sociaux.
Par ailleurs, le FTDES a mis en garde contre le caractère nocif de ce communiqué. Comme il a lancé un appel à la présidence du gouvernement à prendre sa part de responsabilité en matière de protection de la Constitution, protectrice des droits et libertés des citoyens et garante de l’Etat de droit.
Le Forum renouvelle son engagement pour la défense de tous les mouvements sociaux pacifiques, pour le droit au travail, le développement et la distribution équitable des richesses et appelle le gouvernement à avoir un dialogue sérieux avec les citoyens pour trouver des solutions justes et équitables. La vraie proposition serait de ne pas se laisser piéger par une fatwa, c’est ce que revendique le FTDES.