Au-delà des mots et de sa volonté de convaincre, le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, se prêtait, ce mercredi 28 septembre, tout juste un mois après son accession aux responsabilités, à un exercice de style devant les chaînes publiques el Wataniya 1 et 2. Priorités du gouvernement d’union nationale : la lutte contre la corruption et le chômage, autant de sujets abordés pendant 60 minutes.
A la lumière de son intervention, un premier constat apparaît sur le plan de la communication : « Bien qu’il soit dans la pleine maîtrise de ses émotions, il n’a pas su convaincre », affirme Jilani Hammami, député du Front populaire.
D’après lui, le plus important aujourd’hui, est de savoir si le Chef du gouvernement a une vision claire ; or, il est resté dans le classique, fidèle aux discours des gouvernements précédents.
Il précise dans ce contexte: « Le Chef du gouvernement s’est basé sur des arguments sans fondement et il n’a rien dit de concret. » Un programme qui repose sur de petites mesures, telles que la mise en place d’une police fiscale. Il fallait qu’il ose, mais il ne l’a pas fait.
« M. Chahed s’est contenté de conserver les mêmes vieilles pratiques du temps de Ben Ali et du président de la République Béji Caïd Essebsi. Or, tout le système est à revoir », poursuit-il. Il faut proposer des solutions urgentes et les engager le plus tôt possible. « Ce gouvernement n’a aucune vision, disons plutôt une vision étriquée ou de bricolage. D’ailleurs, je l’ai dit la semaine dernière à l’issue de notre conseil national, ce gouvernement est comme un sapeur-pompier, il est là juste pour éteindre le feu », conclut-il.