Le Chef du gouvernement, Youssef Chahed, était l’invité de la chaîne Al Wataniya et de Radio Mosaïque fm, pour une émission spéciale d’environ 60 minutes où il a été question surtout des priorités de son gouvernement d’union nationale et du parti Nidaa Tounes dont il est issu. Retour sur les principaux sujets abordés lors de son intervention d’hier, mercredi.
Pour le Chef du gouvernement, la priorité des priorités est la relance économique, la lutte contre le marché parallèle et la corruption. Youssef Chahed a promis un engagement solennel pour relancer l’économie tunisienne, à travers la mise en place des réformes nécessaires, en soulignant: « Pour contrer l’économie parallèle, une seule et unique solution : passer de l’informel vers le formel. Quant aux marchands ambulants, il est nécessaire de leur trouver un emplacement idoine pour y travailler. »
Sur le plan de la lutte contre le chômage, il a promis de redoubler d’efforts afin que les jeunes trouvent leur place dans la société, en déclarant: « Nous misons sur les compétences des jeunes et des femmes. »
La création de postes d’emploi a aussi été annoncée pour lutter contre le chômage dans les régions de l’intérieur. Dans ce contexte, des fonds baptisés « Contrats de dignité » et d’une valeur totale de 250MD seront créés. Ces fonds seront consacrés au développement des régions intérieures et à l’investissement dans des secteurs comme l’artisanat, le développement durable, l’économie verte… Il s’agira d’un appui de l’Etat en faveur des jeunes désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat social. « Nous voulons aider les jeunes à travers l’encadrement… Il faut donner de l’espoir aux jeunes », poursuit-il.
Interrogé sur la relance de l’investissement, Youssef Chahed a rappelé que l’impôt sur les revenus sera augmenté de 7.5%. « Toute profession libérale devra payer elle aussi ses impôts; mais pour le faire il faut restaurer la confiance avec les Tunisiens », a précisé le Chef du gouvernement, qui a prévu un taux de croissance 3% en 2017. Il s’est dit favorable à la mise en place d’une stratégie commune qui pourrait se réaliser dans quelques mois.
Principales dispositions
- Un plan d’action relatif aux impôts et à la fiscalité avec la révision à la baisse de l’impôt sur le revenu pour les catégories vulnérables
- Révision de quelques avantages fiscaux accordés à quelques catégories en parallèle avec l’examen des moyens à même de mettre fin au commerce parallèle
- Créer une « police fiscale » et dotera son dispositif de 250 contrôleurs fiscaux supplémentaires
- Participation exceptionnelle des patrons de 7,5% sur les impôts
- reporter les augmentations salariales à 2019
- Améliorer le rendement économique et impulser l’investissement afin de relancer le taux de croissance qui fait du surplace depuis cinq ans
- Vers la création d’un nouveau modèle de développement sur la base d’un taux de croissance de 3 à 4% pour les trois prochaines années
- Création de cinq fonds de financement d’une valeur de 250 millions de dinars qui seront mobilisés par l’Etat pour encourager l’initiative privée et le lancement de petits projets
- Le contrat « Dignité » concernera 25 mille demandeurs d’emploi diplômés du supérieur avec un salaire mensuel de 600 dinars pendant deux ans, dont 400 dinars fournis par l’Etat
- Lancement (novembre 2016) d’un programme pour la modernisation des routes dans 72 municipalités pour une enveloppe de 260 millions de dinars
- Un programme exceptionnel pour le dessalement des eaux de mer
- Fournir des logements sociaux fin 2017 dont 3.500 unités qui seront achevées en 2016 en plus de l’entrée en vigueur du programme du premier logement dans lequel l’Etat prendra en charge l’autofinancement sous forme de crédit sur cinq ans
- Distribution de 400 équipements de propreté en l’espace de 10 à 15 jours sur les districts municipaux
- Accord sur la création de sept centres de traitement de déchets en 2017Création d’une police «environnementale » qui entamera sa mission dans 70 municipalités mais qui sera généralisée sur toutes les municipalités
- Des instructions ont été données au ministre de la Justice pour prendre les mesures nécessaires pour combattre les corrompus