Le député du Front populaire de Tunisie, Fathi Chamkhi a accordé aujourd’hui au Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) une interview sur sa proposition de loi sur l’audit de la dette publique qu’il a déposée au mois de juin dernier.
Interrogé sur l’aggravation de la dette de la Tunisie, le député du Front populaire a révélé que les ressources en devises ont considérablement baissé et cette baisse est compensée par la dette.
« Pour permettre à la Tunisie d’augmenter considérablement son niveau d’endettement, les nouveaux emprunts ont été tous assortis de délais assez longs : « on vous donne l’argent aujourd’hui, et vous payerez dans 5, 7,voire 10 ans », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que nous sommes arrivés maintenant à l’heure de vérité : « Ces dernière années, nous étions en effet en train de payer les dettes laissées par Ben Ali. A partir de 2017, nous entrons dans l’ère du remboursement de celles contractées après 2011 ».
Pessimiste, le député du Front populaire a affirmé que les choses vont donc se corser et que la Tunisie connaîtra en 2017 un premier défaut de paiement sur un emprunt contracté auprès du Qatar. Pour conclure, M. Chamkhi a affirmé que le gouvernement tunisien a fait connaître son incapacité à rembourser cet emprunt de 1 milliard de dollars. Les échéances ont été repoussées de quelques années.
« On ne connaît pas les termes de l’accord, mais il est certain que les Qataris ont obtenu en retour des contre-valeurs politiques« , dit-il.
Notons qu’avant 2011, le stock des devises était alimenté par les exportations de phosphate, d’huile d’olive, le tourisme et les transferts effectués par les Tunisiens travaillant à l’étranger. Ces secteurs sont aujourd’hui presque à l’arrêt.