Malgré les problèmes, la Fédération tunisienne des restaurants touristiques (FTRT) continue son bonhomme de chemin afin de concrétiser ses objectifs. Le bureau exécutif légitime a tenu le 18 octobre une conférence de presse en présence de son président Mounir Arem, de la trésorière, Chedlia Mechri, et des autres membres de la Fédération pour exposer les problèmes qu’endure la fédération.
En connaissance de cause, la trésorière a pris soin d’expliquer les détails du problème. En effet, si la FTRT a été fondée c’est bien pour défendre les intérêts des restaurants touristiques et pour la promotion de la gastronomie tunisienne : « Les restaurants touristiques sont restés pendant 60 ans sans organisme pour la défense de leurs intérêts », a-t-elle rappelé.
Mais, il semble que le vent a tourné pour la jeune fédération qui a vu le jour un certain avril 2014. Ainsi face à une multitude de problèmes, le bureau exécutif s’est trouvé dans l’obligation de prendre un certain nombre de mesures pour remettre la fédération sur les rails.
Profonde est la crise
Le bureau exécutif a pointé du doigt Mohamed Houas, l’ancien directeur exécutif de la fédération. D’après la trésorière, il est l’auteur d’un certain nombre d’infractions graves et de non-conformité à l’esprit de la fédération.
S’ajoute à cela qu’il s’est assigné plusieurs prérogatives tout en bloquant les tâches des autres membres du bureau exécutif de la fédération profitant des procurations concédées par l’ancien président Sadok Kouka qui n’est pas toujours présent en Tunisie et qui refuse d’utiliser ses prérogatives.
Ainsi le problème a commencé à prendre une grave tournure le 2 juillet 2015, lors du repas géant parrainé par le ministère du Tourisme. En effet, « les dépenses avaient dépassé les 180 mille dinars sans aucun justificatif, ni devis ni facture alors que la qualité des plats présentés était en deçà de la somme dépensée », a déclaré la trésorière lors de la conférence.
Parmi les anomalies, elle a indiqué que 14 mille dinars ont été payés pour la location de la moquette pour ledit événement. «Nous refusons la présence de ce monsieur au sein de la fédération », assène-t-elle. Et de poursuivre : « Pour lui la fédération s’est transformée en fonds de commerce et a été déroutée complètement de ses objectifs initiaux . S’il convoque le bureau exécutif c’est uniquement pour faire signer et/ou approuver des dépenses. Suite à la démission de l’ancien trésorier, je suis trésorière depuis décembre 2015. Toutefois, à ce jour, je n’ai reçu aucun document comptable. A deux reprises, un huissier notaire a sommé Mohamed Houas de remettre les documents appartenant à la fédération. En vain. », remarque-t-elle.
La fédération a été constituée au mois de mars 2014. A ce jour, aucun bilan ni aucune situation financière n’ont été établis. Pis encore : « Mohamed Houas s’est permis de dresser un bilan accusant des pertes de l’ordre de 98 mille dinars, ce qui soulève plusieurs points d’interrogation d’autant plus que le repas a été payé par le ministère ».
Suite à plusieurs refus de tenir une assemblée du bureau exécutif, les membres dudit bureau ont démis de ses fonctions le président de la fédération Sadok Kouka. De même, le contrat liant Mohamed Houas à la fédération a été résilié en date du 13 août 2016. D’après Chedlia Mechri, cette décision a été prise par une majorité de membres présents au bureau exécutif dont certains sont aussi membres fondateurs.
Cependant, cela n’a pas empêché l’ancien directeur exécutif de tenir une assemblée et faire des élections avec le recours à des personnes qui ne font pas partie de la profession, remarque Néjib Touhami, président du bureau régional de Nabeul. Raison pour laquelle une plainte a été déposée auprès du Tribunal de première instance et qui a statué sur l’annulation de l’assemblée et malgré cela l’assemblée a eu lieu. Même la ministre du Tourisme n’a pas assisté à cette assemblée étant donné qu’elle est au courant du litige.
De plus, » depuis voilà deux ans, la fédération ne dispose pas d’un siège et d’une administration et les archives demeurent détenues entre les mains de Mohamed Houas », indique-t-elle. « Et ce n’est pas uniquement cela. Mohamed Houas s’est permis de louer une voiture aux frais de la fédération d’une valeur de 1200 dinars par mois. D’après les estimations de la trésorière, il dépense environ quatre mille dinars entre salaire et avantages alors que la fédération ne dispose même pas de siège ».
Les priorités ne manquent pas…
Les prochaines priorités pour le bureau exécutif sont : élargir le nombre de ses membres pour une meilleure représentativité pour les régions, instaurer les bases d’une meilleure gouvernance et d’une transparence dans une rupture totale avec les anciennes pratiques et effectuer un audit de toutes les transactions faites par l’ancien directeur exécutif.
Notons que lors de la conférence, Mounir Arem a affirmé qu’il ne se présentera pas pour un nouveau mandat.