Les axes de l’initiative pour l’exportation de l’énergie « Energy Solutions – made in Germany » ont été dévoilés ce mardi, et ce, lors d’un séminaire organisé par la Chambre tuniso-allemande de l’industrie et du commerce (AHK) portant sur l’énergie solaire et l’énergie renouvelable. Retour sur l’événement et sur la stratégie pour la promotion des énergies renouvelables en Tunisie.
Le ministère allemand de l’Economie et de l’Energie (BMWi) a mandaté la Chambre tuniso-allemande de l’Industrie et du Commerce (AHK Tunisie) afin qu’elle mette en place en Tunisie la stratégie concertée pour les énergies renouvelables. La même stratégie sera appliquée à d’autres pays également.
Inaugurant les travaux du séminaire, le directeur de l’AHK Tunisie a rappelé la réussite de l’expérience allemande dans le secteur des énergies renouvelables et la coopération entre les deux pays. Pour lui, le terrain en Tunisie est favorable aux entreprises allemandes exerçant dans ce domaine, et ce, pour deux raisons : l’existence d’une législation garantissant la transparence et le nombre important d’heures d’ensoleillement existant en Tunisie, à savoir 3000 heures/an.
Viktor Veeser, chef de projet, a pris soin de présenter les détails de l’initiative. Il s’agit d’une coopération entre l’Allemagne et les différents intervenants dans la transition énergétique tunisienne. Grâce à la subvention octroyée aux énergies renouvelables en Allemagne, les entreprises allemandes sont devenues précurseurs à l’échelle internationale, et ce, en termes de produits et de prestations. « Nous voyons un très bon potentiel en Tunisie », affirme-t-il.
Les méthodes utilisées pour la mise en place de ladite stratégie sont le transfert technologique, les formations et les partenariats afin de mieux renforcer les capacités des compétences tunisiennes en la matière et de réduire l’effet de serre.
Il a déclaré à leconomistemaghrebin.com qu’ »étant donné que le marché allemand des énergies renouvelables suit une tendance baissière, les entreprises allemandes se tournent vers le marché tunisien, un marché peu exploité« , conclut-il.
De son côté, le représentant de l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), Karim Nefzi, est revenu sur le cadre juridique qui régit les énergies renouvelables en Tunisie.
Dans le même ordre d’idées, l’intervenant a indiqué que l’encouragement des énergies renouvelables nécessite un cadre incitatif, réglementaire et juridique et des procédures juridiques complexes, affirme-t-il.
L’intervenant a rappelé que le développement des énergies renouvelables jusqu’à 2015 était régi par une loi qui autorise l’autoproduction de l’électricité et le développement des énergies renouvelables autres que l’énergie électrique.
D’après le spécialiste, grâce à cette loi, la Tunisie a réalisé des acquis importants dans ce secteur, ce qui a permis une capacité de production de l’ordre de 240MW en termes d’énergie éolienne, 25 MW d’énergie photovoltaïque et 60 MW d’énergie hydraulique. Et d’ajouter qu’on peut atteindre 8 GW en termes d’énergie hydraulique et 30 GW en termes d’énergie solaire. Le décret d’application illustre les conditions nécessaires pour le projet et explique toutes les procédures.
« Mais à l’étape actuelle, il n’est pas possible de monter des projets étant donné l’absence de cahier des charges, les tarifs et les procédures qui ont été fixés mais qui ne sont pas encore publiés« , indique-t-il. Notons que cela fait l’objet d’une concertation entre les différentes parties prenantes. « Nous avons intérêt à tirer profit de l’expérience allemande en la matière », a souligné Karim Nefzi.