Invité à l’émission “Dans le vif du sujet” sur les ondes de RTCI, Habib Karaouli, PDG de la Banque d’Affaires de Tunisie et Fondateur-Président de Capsa Capital Partners, apporte son éclairage sur la situation économique du pays.
Qu’il soit considéré plutôt l’initiateur de l’idée d’un fonds à l’intention de la diaspora tunisienne, il impose une certaine idée pour financer l’économie nationale en devises. Selon lui, il faut casser l’inaction et passer à l’innovation du secteur financier y compris d’autres activités qui pourront être développées.
A l’occasion de sa participation aux travaux de la 7ème édition de l’International Capital Conference (ICC ) 2016 Europe-Chine (19 et 20 octobre) dont il a reçu le Prix du banquier d’affaires, il déclare dans ce contexte : « J’ai eu l’honneur de prendre l’initiative de présenter la Tunisie nouvelle, sans que personne ne m’ait mandaté. Les investisseurs, à qui j’ai dit la vérité, savent parfaitement que la situation est difficile en Tunisie. Pour qu’il y ait des échanges entre investisseurs tunisiens et étrangers, il faut bien leur faire comprendre que les pouvoirs publics sont en train d’engager des réformes, de mettre en place des mesures appropriées. Une assurance qui donne à penser que le pays est en train de bouger ».
L’idée est simple d’après M. Karaouli : faire revenir la Tunisie dans l’Investment Map, soit dans les radars internationaux, en présentant les opportunités et les cadres légaux et parlementaires.
Se diriger vers le marché chinois est une solution parmi d’autres, sachant que le PIB de la Chine arrive en tête suivi des États-Unis, avec 17.1% du PIB mondial.
La dimension politique et la dimension économique sont autant de facteurs clés de relance économique, qui vont devoir répondre aux deux facteurs qui ont déclenché la révolution : le chômage ainsi que le déséquilibre régional. Alors que la croissance économique s’essouffle, il faut mettre toutes les chances de nôtre côté, dit-il, en poursuivant : “ Faisons des petits exemples et essayons de les multiplier et à partir de là les gens nous croiront et comme disait Sénèque, la route est longue par le précepte, courte et facile par l’exemple”. Tel est le message adressé aux investisseurs.
Il estime que le principe est clair : « On ne peut pas décemment aller vers les étrangers sans avoir raclé les fonds de tiroirs ».
S’agissant de l’emprunt obligataire : « Nous avons 1.3 million de Tunisiens à l’étranger, une partie intégrante de la population, autant s’adresser à eux , dans un premier lieu, non pas pour des dons, mais la possibilité de mettre de l’argent qui financera des projets. Pour que tout cela se puisse se faire, il faut dinariser immédiatement l’apport en devises”, c’est-à-dire rembourser en intérêts et principal en dinars.
Mais le facteur clé de la production est de restaurer la confiance, avec des initiatives modestes.« Si on fait cet emprunt en devises et qu’on doit le rembourser en devises, on n’aura rien résolu. Il faut plutôt penser à ce que le remboursement se fasse en dinars. il faut toujours donner sa chance à une idée », conclut-il.