Au cours de ces dernières années, sommes-nous parvenus à instaurer un véritable processus de justice transitionnelle? Aujourd’hui, le droit de connaître la vérité sur ce qui s’est passé est un passage obligé pour enterrer les fantômes du passé et se projeter vers l’avenir.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux en collaboration avec « Avocats sans frontières »(ASF) organisent, en présence des représentants de l’Instance Vérité et Dignité, le Congrès national sur la justice transitionnelle qui se tient les 2 et 3 novembre à Tunis.
L’objectif : mettre en évidence les défis et les menaces qui pèsent actuellement sur le processus de justice transitionnelle et proposer des recommandations tout en renforçant le dialogue entre les organisations de la société civile et l’IVD, affirme Brahim Ben Taleb, coordinateur du Programme accès à la justice de l’ASF.
D’après M. Ben Taleb, le premier objectif consiste à renouer le dialogue entre la société civile et l’IVD, quant à la mise es victimes au cœur de la justice transitionnelle. Et enfin, il s’agit d’élaborer une série de recommandations pour garantir rendre opérationnel ce processus.
Quel bilan peut-on dresser ?
Sur cette interrogation, M. Ben Taleb a répondu que la justice transitionnelle est un pilier élémentaire de la transition démocratique en Tunisie. D’ailleurs, la mise en œuvre de la justice transitionnelle dans l’article 148 de la Constitution 2014 fait foi.
Mais il est question en ce moment de la réhabilitation des victimes ainsi que la mise en œuvre des réformes institutionnelles ainsi que la conservation de la mémoire collective pour assurer l’édification de la démocratie naissante, qui sont autant de thématiques qui seront abordées lors du congrès.
Mais plus important encore est comprendre la mémoire collective, une question cruciale dans le processus de la justice transitionnelle, précise le coordinateur de l’ASC.
Il déclare dans ce contexte: “Il existe au sein de l’IVD une commission préposée à la conservation de la mémoire. Ils sont plusieurs à travailler sur la réécriture de l’histoire contemporaine de la Tunisie qui remonte à 1953 jusqu’ à 2013. Cela permettra entre autres de se projeter vers l’avenir, à savoir faire une lecture objective de notre histoire. Il s’agit d’un travail qui doit se faire en parfaite collaboration entre l’IVD et la société civile, à partir des témoignages des victimes qui ont vécu durant cette période”.
Les organisateurs du congrès visent un dialogue libre et constructif entre les participants. Le congrès s’articulera principalement autour de 9 ateliers au cours desquels toutes les forces vives de la société tunisienne pourront apporter leur expertise et leur vision du processus, et ce, afin d’atteindre les objectifs de la justice transitionnelle, et notamment la révélation de la vérité, la lutte contre l’impunité, l’accès à la justice pour les victimes et la mise en place de garanties contre les récidives.