«Le capital humain au cœur des enjeux du management », tel est l’intitulé de la rencontre qui s’est tenue hier, 3 novembre, au siège de l’UTICA. Les différents panélistes ont donné des éclairages sur le sujet. Retour sur l’événement.
Revenant sur l’expérience de son entreprise, Ibrahim Debache, PDG d’Ennakl AutomobileS A, a rappelé que l’entreprise était sous la tutelle de l’Etat pendant 40 ans puis elle a été privatisée dans le cadre d’une vague de privatisations d’entreprises publiques « car ce n’est pas à l’Etat de gérer les entreprises. Cependant, à l’époque, les dirigeants de l’entreprise n’étaient pas préparés aux grèves qui venaient de commencer. Il y avait absence de communication entre la base et la direction. La base n’adhérait pas à la stratégie de développement de l’entreprise« , dit-il.
Évoquant le sujet de l’engagement des employés, le PDG d’Ennakl a souligné qu’il est important que l’employé porte les couleurs de l’entreprise et s’y identifie.
D’ailleurs, pour cette raison, l’appellation de chef du personnel a été changée en direction des ressources humaines. « Nous nous sommes rendus compte que plusieurs employés n’ont pas le sentiment d’appartenance à leur entreprise « , rappelle-t-il.
Mahmoud Triki, doyen de l’université privée MSB, a, quant à lui, souligné que pour évaluer la qualité du capital humain au sein d’une entreprise, il faut se référer à l’ordre économique dans lequel le monde évolue. Cet ordre économique se caractérise par la rapidité des changements technologiques et la mondialisation des marchés.
Ainsi, il faut que les compétences tunisiennes répondent aux exigences des entreprises. « Nous avons la chance d’avoir un pays jeune et homogène à la fois« , indique-t-il. Ainsi une réponse adéquate aux besoins des entreprises s’impose et cela à travers l’éducation dit-il. Il a indiqué que la Tunisie est capable de rejoindre le club des grands exportateurs de compétences. « La Tunisie dispose de tous les atouts« , déclare-t-il.
Pour Amine Chouaeib, CEO de Chifco, il existe une différence entre conceptualiser les structures organisationnelles d’une entreprise et la mise en place de ces structures. Ainsi, il a souligné l’importance de laisser les collaborateurs et les employés exprimer leurs talents et leurs projets personnels. Dans cette perspective, il a rappelé que Google, par exemple, donne, l’après-midi de chaque jeudi, la chance à ses employés d’exercer leurs talents.
Mme Ouided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, a pour sa part indiqué que les jeunes ne sont pas assez patients, raison pour laquelle ils ont tendance à quitter l’ entreprise dans laquelle ils travaillent dès qu’ils trouvent de nouveaux avantages. « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas la persévérance de l’ancienne génération« , regrette-t-elle.
Par ailleurs, la présidente de l’UTICA a regretté que, dans le secteur privé, les femmes n’accèdent pas facilement aux postes de décision en dépit de leurs compétences.
La représentante de la Banque de l’Habitat est revenue sur l’expérience de cette banque publique. Elle a indiqué que depuis la cérémonie de l’investiture d’Ahmed Rjiba, directeur général de la Banque de l’Habitat, un changement positif a été clairement observé. Pour elle, l’enjeu consiste à mener tout un programme pour améliorer l’engagement et la productivité du personnel au sein de la banque. Grâce à une étude faite par le cabinet Deloitte, une évaluation a été faite. Cette étude a montré une baisse des « accidents disciplinaires » et une hausse de la productivité qui s’est traduite dans les performances de la banque.
Raouf Mhenni, directeur général de Sopra HR Softwear, a précisé que la nature et la condition des emplois changent d’une période à une autre. A titre d’exemple, les plages horaires ne sont plus les mêmes et d’indiquer que le collaborateur n’est plus celui qui pointe à 8 heures du matin. « Au lieu de demander à ton collaborateur de venir pointer à 8h, on peut lui demander de montrer son rendement. Il faut miser sur la valeur intrinsèque du capital humain« , propose-t-il.