La connaissance par la candidate Hillary Clinton du terrain tunisien serait de nature à mieux lui permettre de tracer les contours des relations que les Etats Unis d’Amérique devraient avoir avec notre pays et leur place dans l’échelle des priorités américaines. Le président des USA a-t-il toutefois les moyens d’appliquer sa politique ?
Qui de Donald Trump ou d’Hillary Clinton serait meilleur pour nous autres Tunisiens ? La question mérite, sans doute, d’être posée à quelques heures du vote des Américains qui sont appelés, en cet Election Day du 8 novembre 2016, à choisir un nouveau président pour les quatre années à venir.
Premier niveau de réponse : Hillary Clinton connaît la Tunisie ; ce qui n’est pas le cas de son concurrent. Elle est venue notamment, et à titre privée avec sa fille Chelsea, à la fin des années quatre-vingt dix.
Elle s’y est rendue, surtout, en mars 2011, en tant que secrétaire d’Etat (ministre) aux Affaires étrangères, et a rencontré les premiers responsables de l’Exécutif d’alors, le Président de la République, Foued Mebazaa, et le Premier ministre, Béji Caïd Essebsi.
Importance du contexte régional et international
En tant que Démocrate, Hillary Clinton serait en apparence bien plus favorable que son concurrent Républicain, jugé conservateur et… raciste. En apparence, dans la mesure où l’action du prochain président va dépendre de beaucoup de nombreux facteurs qui s’imposeront à lui.
Dont le contexte régional et international dans lequel évoluera le monde. Si la situation sécuritaire dans la région continue à occuper les esprits avec ce qui se passe aujourd’hui en Syrie et en Irak, force est de croire que la Tunisie bénéficierait d’un intérêt bien particulier de la part de l’Exécutif américain.
Eviter que le bon exemple tunisien ne tourne au cauchemar
Les Américains souhaitent que soient préservés les pays qui constituent un bon exemple de ce « Printemps arabe » qu’ils auraient, selon nombre de commentateurs, aidé à voir le jour. Pour les Américains, les bouleversements vécus par la Tunisie, depuis le 14 janvier 2011, ont –contrairement à ce qui s’est passé dans d’autres régions MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord)- favorisé l’élection d’un parlement démocratique et permis d’instaurer un climat fait d’un respect certain des libertés publiques et des droits de l’Homme. Avec de surcroît, moins de « casse ».
Les Etats-Unis ne pourraient, à ce propos, que renforcer leur soutien à la fois économique et militaire à la Tunisie. Pour éviter que cet exemple ne tourne au cauchemar. Ils seront appuyés dans cette initiative par leurs alliés de l’Union Européenne qui n’ignorent pas les dangers d’une Tunisie qui se situe à quelque encablure de leurs côtes méridionales.
Il y a un temps pour les promesses et un autre pour l’action
De toute manière, entend-on dire ici et là, ni Hillary Clinton ni Donald Trump ne pourraient transgresser les règles de conduite de la diplomatie américaine. D’autant plus que celle-ci est gouvernée par l’action des lobbys (on compte près de 40 000 agences de lobbying) et le « diktat » de certains acteurs institutionnels importants. Comme le FBI (Federal Bureau of Investigation, la police), la CIA (Central Intelligence Agency, les services de renseignements) ou encore le Pentagone (le ministère de la Défense).
Autant dire qu’aussi bien Trump que Clinton sauront être sages lorsqu’ils seront confrontés aux réalités du terrain, soit à la nécessité d’appliquer la fameuse Realpolitik, qui prend en compte « les forces en présence et l’intérêt national ».
Ainsi Donald Trump pourra crier, par exemple, haut et fort qu’il interdira l’accès du territoire américain aux musulmans. Tout le monde sait qu’il ne le pourra pas. Il pourra tout au plus faire quelques coups d’éclat. Rien de plus.
Il y a un temps pour les promesses et un autre pour l’action. On ne compte plus le nombre de promesses non tenues par des candidats à la Maison-Blanche lorsqu’ils s’assoient au bureau offert au XIXe siècle par la Reine Victoria, qui sera leur compagnon de route ; qui pendant quatre ans qui huit.