- A la veille de la visite officielle de Youssef Chahed, les 9 et 10 novembre à Paris, l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, a invité des représentants des médias tunisiens autour d’un petit déjeuner pour présenter les enjeux de cette visite. La rencontre s’est déroulée en présence des représentants de l’Agence française de développement (AFD) en Tunisie.
Olivier Poivre d’Arvor a réaffirmé le soutien de son pays à la transition démocratique en Tunisie, la réforme de l’administration tunisienne et la lutte contre la corruption et le renforcement de la décentralisation.
Evoquant la visite de Youssef Chahed demain à Paris, M. Poivre d’Arvor a déclaré qu’il s’agit d’une réunion de travail où la Tunisie doit exprimer sa demande en matière de coopération et d’appui. « La France formalisera cette demande. Notre objectif est d’aider la Tunisie à faire venir des investisseurs. Nous sommes aussi impressionnés et admiratifs par ce consensus partagé par la classe politique tunisienne. La démocratie est un terrain favorable pour investir. Ça ne peut aller qu’au mieux », a-t-il assuré.
Interpellé par la reconversion de la dette française en investissements, Olivier Poivre d’Arvor a affirmé que cet engagement a été honoré. Toutefois, il a tenu à rappeler que tant que les réformes ne sont pas faites, la reconversion de la dette n’a pas de sens.
M. Poivre d’Arvor a, par la même occasion, annoncé qu’un forum d’une journée se tiendra après la Conférence internationale sur l’investissement pour étudier la possibilité d’installer des centres de co-localisationen en Tunisie, et ce, dans le cadre du projet Smart-Tunisia. Un intérêt particulier sera accordé au secteur de la santé. Et d’ajouter que les investissements français en Tunisie pourraient passer, d’ici 2020, à 10 milliards d’euros. « Il y a une urgence économique. Ce que la France peut, elle le fait au maximum.», a-t-il affirmé.
Toujours sur le plan de la coopération économique entre les deux pays, le représentant de l’AFD a, à cette occasion, rappelé que le partenariat dit « renforcé » entre la Tunisie et la France est fondé sur trois axes de réflexion, à savoir la réforme de l’administration tunisienne (décentralisation), la résilience aux changements climatiques et le développement durable, et le capital humain (emploi, formation technique et professionnelle et la jeunesse).
M. Poivre d’Arvor a, par ailleurs, annoncé qu’il organisera au mois de mars 2017 deux opérations de promotion en faveur de la Tunisie. La première consiste à inviter des médias français pour promouvoir le site Tunisie. La deuxième est une opération gastronomie entre chefs tunisiens et français.
Sur le plan sécuritaire, l’ambassadeur de France a affirmé que la situation en Tunisie est de plus en plus stable. «Même si nous sommes toujours confrontés aux mêmes menaces, aujourd’hui, il y a zéro danger en matière de démocratie en Tunisie », a-t-il assuré.
La plus grande partie de la conférence de l’ambassadeur de France en Tunisie a été consacrée à l’éducation. « Ma mission est d’investir dans l’éducation. Nous vous recommandons la francophonie. Ce marché passera à 500 millions d’habitants. Dans le monde, on parlera de plus en plus français », a-t-il estimé.
Dans ce sens, M. Poivre d’Arvor n’a pas manqué d’exprimer son souhait d’aider la Tunisie à devenir une plateforme éducative entre l’Afrique et l’Europe où la France devrait contribuer à atteindre cet objectif. « La Tunisie pourrait être un lieu de formation pour les étudiants africains », a-t-il affirmé.
A l’issue de sa rencontre avec Néji Jalloul, ministre de l’Education, M. Poivre d’Arvor a indiqué qu’il a été proposé la création d’une fondation tuniso-française pour l’éducation dans l’objectif de mobiliser des énergies et financer des programmes de formation de formateurs et jumeler des écoles tunisiennes et françaises.
Enfin, le diplomate français n’a pas manqué d’annoncer un ensemble de projets de coopération en matière d’éducation s’inscrivant dans le cadre du réseau dénommé « Alliance France » à l’instar d’un Centre culturel de langue, l’ouverture d’un Institut français à Sfax, la création d’un Institut franco-tunisien des métiers, le jumelage entre les ministères français et tunisien de l’Education.