Invité sur les ondes radiophoniques, Mehdi Ben Gharbia, ministre des Relations avec les institutions constitutionnelles, adressé un bilan de la situation actuelle que vit le pays.
Evoquant le limogeage du ministre des Affaires religieuses, il a précisé que : “ses déclarations nuisent à la diplomatie tunisienne. Cela dit, on ne s’immisce pas dans la politique intérieure des autres pays. Il en va de même pour nous. On peut s’exprimer comme on veut quand on est philosophe, ou un spécialiste, un journaliste etc. mais pas quand on est ministre. Or, ce qu’il a fait, il a dépassé la ligne rouge. Il n’aurait pas dû s’exprimer au nom du gouvernement tunisien. D’ailleurs, le chef du gouvernement a bien réagi en le limogeant”.
Par ailleurs, M.Ben Gharbia a démenti toute pression de l’Arabie saoudite sur le Chef du gouvernement quant à l’éviction du ministre.
Sur un autre volet, les défis sociaux et économiques que doit relever le pays, M. Ben Gharbia a fait savoir que le gouvernement n’a pas les moyens d’augmenter les salaires, malgré les engagements des gouvernements précédents.
Dans ce contexte, il a rappelé qu’il y a un engagement avec le Fonds monétaire international (FMI), où il est stipulé que les augmentations salariales ne devraient pas dépasser les 12.5%.
Il précise: “Et si on ne respecte pas cet engagement, il est sûr que les accords avec le FMI prendront fin. Et à partir de là, nous serons contraints de recourir à d’autres organismes financiers qui nous accorderont des prêts à un taux d’intérêt entre 10 et 15%. Ce qui nous obligera à réviser le budget de développement par exemple, et nous risquons de ne plus pouvoir honorer nos engagements dans le remboursement de nos dettes ».
Evoquant les concertations avec l’UGTT, il a déclaré que l’UGTT est partenaire de l’Accord de Carthage, en poursuivant “chacun défend sa politique, bien qu’il faille placer l’intérêt de la Tunisie au-dessus de tout”.
Il précise: “ Aujourd’hui, la fonction publique emploie 630 mille fonctionnaires. Si l’on maintient ce chiffre, qui est certainement pléthorique, on ne pourra plus augmenter les salaires. Une politique d’austérité s’impose même si cela entraînera des licenciements en masse ainsi que des protestations en masse. ”.
Il conclut: “Ce que nous demandons aujourd’hui c’est la solution la plus idoine pour une sortie de crise sans trop de dégâts. Or, l’UGTT n’a pas de solution à proposer. Une chose est sûre : l’intérêt de la Tunisie doit primer partout et en tout temps ”.