Le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Samir Cheffi, s’est exprimé aujourd’hui, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, sur la présence des femmes au sein de l’UGTT, les négociations autour des augmentations salariales et les dernières accusations de l’ONG I Watch à l’UGTT.
Samir Cheffi a affirmé que le renforcement de la présence de la femme au sein de l’UGTT en tant que décideur, est l’un des axes sur lesquels le département de la Femme, de la jeunesse et des associations travaillent depuis un moment.
Malgré les efforts déployés par la centrale syndicale pour le renforcement et l’application de la parité, cette question demeure suspendue, regrette-t-il.
« A cet égard, il existe au sein de la centrale syndicale une tradition de domination masculine et cet héritage socioculturel s’oppose à l’acceptation de la parité et, partant, à l’accès de la femme au pouvoir de décision, » précise-t-il.
Il a indiqué que le mois de janvier prochain, se tiendra le Congrès de de l’UGTT. « Nous allons œuvrer pour faire accepter l’idée d’avoir une femme comme décideur au sein de l’UGTT », assure-t-il.
D’ailleurs, depuis le congrès de Tabarka, il a été décidé de revoir cette problématique, fait-il savoir. Parmi les recommandations du congrès de Tabarka figure une recommandation qui appelle à la mise en place de mesures positives et efficaces en ce qui concerne l’accès de la femme à toutes les structures de l’UGTT.
C’est pour cette raison que l’amendement du statut de l’UGTT sera soumis aux congressistes au mois de janvier : il s’agit d’un amendement qui cible le régime du quota. « Je considère que cette proposition sera adoptée lors du congrès et cela va créer une avancée considérable au niveau du positionnement de la femme dans les différentes structures de la centrale syndicale », fait-il savoir.
Augmentations salariales : que chacun honore ses engagements
Pour Samir Cheffi, la prise de position concernant les augmentations salariales demeure bel et bien claire. Pour lui, il est hors de question de renoncer à ces augmentations dont les décrets ont été publiés au JORT. « Chacun doit rester fidèle à ses engagements », insiste-t-il.
Malgré la nouvelle proposition de la présidence du gouvernement, relative au report d’un an des augmentations (non pas deux ans), Samir Cheffi affirme toujours que l’UGTT campe sur sa position et que cette concession de la part du gouvernement n’y changera rien.
Tout renoncement à l’accord signé va à l’encontre de l’esprit du dialogue et pourrait ouvrir la porte à des tensions sociales, estime-t-il. Tout en affirmant que la centrale syndicale est consciente des difficultés économiques du pays « mais ces difficultés n’empêchent pas le gouvernement d’appliquer les accords passés ».
D’autant que, soutient-il, l’Etat devrait récupérer ce qui lui est dû à travers le recouvrement des impôts auprès de certaines entreprises, estimés à des millions de dinars, des amendes de la douane estimées à 4000 MDT et mettre en place une réforme fiscale sur une base d’équité et de transparence. «La réponse de la présidence du gouvernement a été qu’il est nécessaire de se conformer au diktat du FMI en limitant la masse salariales à 12% du PIB. Ce qui est inadmissible et porte atteinte à la souveraineté économique du pays », considère-t-il
Réponse à I Watch
Répondant aux accusations de l’ONG « I Watch », qui a publié un reportage accusant un certain nombre de syndicalistes de népotisme, Samir Cheffi a affirmé que l’UGTT plaide pour le principe de l’égalité des chances et que ce genre de dépassements n’est qu’imaginaire. « Nous n’avons besoin d’aucune association pour nous donner des leçons en matière de transparence », conclut-il.