Le Tribunal de première instance de Sousse a décidé, le 14 novembre, un non-lieu dans l’affaire de l’assassinat de Lotfi Naguedh, dirigeant de Nidaa Tounes à Tataouine, et ce, en faveur des accusés.
Le 18 octobre 2012, Lotfi Naguedh a été lynché devant son bureau à l’issue d’une manifestation qui a tourné très vite en violence féroce.
Voilà plus de quatre ans depuis sa mort aucune condamnation n’a été encore prononcée. Pour rappel, le porte-parole du ministère de l’Intérieur sous la Troïka avait déclaré bien avant que l’autopsie soit faite, qu’il a succombé suite à une attaque cardiaque. Qu’a donc révélé l’autopsie ?
« Le procès de l’assassinat de Lotfi Naguedh montre que le pouvoir judiciaire n’est pas indépendant », s’insurge Héla Omrane, députée du parti Nidaa Tounes, présente lors du procès.
Elle précise: “Nous étions pourtant sûrs, y compris les avocats, que le verdict se prononcerait en notre faveur, mais finalement, tout le contraire a eu lieu. D’ailleurs, ce fut un choc pour nous d’entendre une telle décision annoncée dans la soirée. Lotfi Naguedh reste un martyr qui a défendu des valeurs de son parti. Mais avec ce qui s’est passé hier, l’impunité est la pire des choses qui nous puisse arriver, mais le combat est loin d’être fini”.
Elle déplore que les bourreaux qui ont massacré Lotfi Naguedh aient été acquittés. “Parler de justice transitionnelle, n’est qu’une illusion”, rétorque-t-elle.
Dans le procès, le nombre des accusés s’élève à dix, dont six ont été acquittés dans un précédent procès. Les quatre autres restent en état d’arrestation pour complément d’enquête et malgré le non-lieu. Dans ce contexte, elle nous confie : « A voir les avocats défenseurs, on comprend à quel courant politique ils appartiennent ».