En vue de faciliter et favoriser les exportations hors hydrocarbures en Algérie, plusieurs réformes approfondies seront prochainement mises en œuvre, à savoir la prolongation des délais de rapatriement des devises à 360 jours, la protection contre les risques de change, la stabilisation du dinar, selon le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal.
En ce qui concerne la prolongation des délais de rapatriement des devises à 360 jours, le responsable a indiqué qu’actuellement fixés à 180 jours, les délais de rapatriement des devises engrangées dans le cadre d’opérations d’exportation sont jugés trop courts et pénalisants pour les exportateurs.
De ce fait, les entreprises exportatrices s’exposent à de lourdes sanctions et à des poursuites judiciaires en cas de dépassement de cette période. Et les opérateurs peuvent être confrontés, de leur côté, à des imprévus, à des défauts ou retards de paiement de leurs clients ou fournisseurs. Ce qui impose l’extension de ces délais à 360 jours qui permettrait de minimiser voire remédier à ce risque.
Pour la protection contre les risques de change, M. Loukal a annoncé la création d’un marché à terme de devises. Cette solution, longtemps réclamée par les opérateurs économiques, n’a toujours pas vu le jour. Elle permettra aux exportateurs, selon ses dires, d’avoir une visibilité pour mieux maîtriser les coûts et prémunir les importations des matières premières et des investissements nécessaires à la production des biens à exporter, d’une éventuelle dépréciation du dinar.
Ce mécanisme permettra également de se protéger contre les risques de change, dus aux fluctuations de la valeur du dinar.
Dans le même ordre d’idées, le gouverneur a plaidé en faveur d’un desserrement du contrôle des changes. Il s’agit, d’après lui, d’une très grande réforme constituant progressivement un petit dégel au contrôle de change qui date de très longtemps.
Quant à l’évolution de la valeur du dinar, le responsable a fait savoir que le taux de change du dinar par rapport à l’euro connaît une stabilisation depuis juillet dernier, contrairement au taux de change de la monnaie nationale par rapport au dollar du fait que le billet vert subit actuellement de fortes pulsions sur les marchés internationaux.
Au final, Mohamed Loukal a estimé que la Banque d’Algérie est déterminée à s’attaquer aux problèmes qui constituent des entraves à l’export. Des prochaines mesures structurelles vont permettre de faire avancer le processus des exportations en Algérie.