Le projet de loi de Finances 2017 revêt une importance particulière du fait de la situation difficile que connait le pays. Pour la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), les mesures prévues par le PLF 2017 dans sa version actuelle ne sauraient répondre aux défis de l’économie nationale et résoudre le déséquilibre financier et budgétaire de l’Etat.
La Conect considère ce projet peu audacieux car il perpétue l’injustice fiscale et n’introduit pas les réformes nécessaires. « Les entreprises structurées qui honorent déjà leurs obligations fiscales se trouveront encore pénalisées à travers l’institution d’un impôt conjoncturel de 7,5% soit une augmentation de plus du tiers de la charge d’impôt », lit-on dans un communiqué rendu public hier signé Tarek Chérif, président de la Conect.
La Conect a rappelé que la solution appropriée ne consiste nullement à augmenter la pression fiscale mais plutôt à mettre en place les mesures adéquates de lutte contre l’évasion fiscale et le commerce parallèle qui a atteint des proportions inquiétantes dépassant 50% de l’activité économique dans le pays. Et d’ajouter que de telles mesures peuvent avoir des effets rapides et sensibles sur les recettes de l’Etat.
La rationalisation des dépenses de l’Etat, notamment au niveau des salaires du secteur public, est d’une urgence absolue pour assurer les équilibres globaux et dégager des ressources plus conséquentes pour les projets de développement et pour la création d’emplois.
« Des solutions radicales et appropriées doivent être prises pour les entreprises publiques qui constituent un lourd fardeau pour la communauté nationale, et ce, par la cession à travers la Bourse. Ainsi, la cession des entreprises confisquées devient nécessaire afin d’assurer leur viabilité et leur pérennité », a déclaré Tarek Chérif qui a affirmé que ces mesures permettraient à l’Etat de dégager d’importantes recettes et de limiter ainsi le recours systématique à l’endettement.
La Conect a, par la même occasion, rappelé que la relance de l’investissement et des exportations et la mise en œuvre de plans appropriés de sauvetage et de restructuration des secteurs stratégiques de l’économie à l’instar du textile, du tourisme et de l’artisanat doivent constituer les premières priorités économiques du pays.
La Conect a insisté sur la nécessité de lancer des fonds régionaux d’investissement et de consolider l’accompagnement des jeunes promoteurs au niveau du financement et des procédures administratives.
La relance économique, la lutte contre l’économie parallèle et le respect rigoureux de la loi constituent les vrais remèdes aux déséquilibres budgétaires et financiers du pays et non l’augmentation de la pression fiscale.