L’Instance vérité et dignité ( l’IVD) a démarré les auditions publiques des victimes de violences commises sous l’ancien régime. Selon plusieurs observateurs, l’absence des trois présidents du gouvernement a étonné plus d’un. Qu’en pensent les députés ?
Samia Abbou, députée du Courant démocrate, s’est insurgée par leur absence face à un événement de cette importance. Elle déclare: « C’est un scandale qu’aucun représentant du gouvernement n’ait daigné assister hier aux auditions publiques. Cela signifie qu’ils ne s’intéressent guère au processus de justice transitionnelle et encore moins à affronter le passé. Or la justice transitionnelle repose sur l’amnistie et leur responsabilité est ici engagée ».
“Il faut tirer les leçons du passé pour que cela ne se répète plus,” nous confie Mme Abbou, en continuant: “Il n’est plus question de nos jours d’emprisonner quelqu’un pour son appartenance idéologique ou pour avoir exprimé son opinion. Aujourd’hui, la liberté de parole est protégée. Je trouve que le processus de justice transitionnelle a réussi et réussira”.
De son côté, Ammer Amroussia, député du Front populaire, a souligné que les auditions publiques auraient dû être présentées bien avant. “Cela dit, il s’agit d’ un grand pas vers la réussite du processus de justice transitionnelle, il fallait commencer un jour”, ajoute-t-il.
S’agissant de l’absence des trois présidents, M. Amroussia a déclaré : “ Même s’il y a une tentative de saper le processus de justice transitionnelle, cette dernière doit demeurer au-dessus de toutes les tractations politiques”.