Une première étape dans le processus de justice transitionnelle : les premières auditions publiques tant attendues pour connaître la vérité ont eu lieu dans la soirée du 17 novembre
En totalité, une dizaine de victimes vont devoir relater leur histoire sous l’ancien régime au temps de Ben Ali et de Bourguiba. La Tunisie se réconciliera-t-elle avec son passé, en toute transparence, sans manœuvres ni raccourcis préjudiciables à la vérité ?
Il s’agit d’un premier pas vers la réconciliation nationale. D’après les témoignages poignants d’une femme qui n’a eu le certificat de décès de son mari qu’en 2015 alors qu’il avait été enlevé depuis 1991 et tué en 2009, ou l’enfer de la prison et de la torture raconté par Sami Brahem, nous sommes confrontés à la dure réalité.
Il est clair que la Tunisie post-révolution devra se confronter aux fantômes du passé pour reconstruire un avenir démocratique. Lors des auditions, aucun représentant du gouvernement d’union nationale n’était présent. Comment l’interpréter ?
Samir Taieb, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydraliques, a fait savoir que le processus de justice transitionnelle a assez souffert de la politisation.
« Des témoignages poignants », a décrit M. Taïeb en poursuivant : « Il s’agit d’un passage obligé pour construire une nouvelle Tunisie , même si on a perdu beaucoup trop de temps pour que cette transition ait lieu. Il faut donner la parole aux victimes et halte à la politisation. Il va falloir dépolitiser pour réussir le processus de la justice transitionnelle”, insiste-t-il.