Le projet de loi de Finances 2017 a fait l’objet, le 18 novembre, d’une séance plénière à l’ARP.
D’après Olfa Soukri, députée indépendante à l’ARP : « Le PLF 2017 est une loi de recouvrement et non de développement. Le problème actuel est lié aux dépenses incompressibles. Il faudrait plutôt se concentrer sur la relance économique ».
Elle précise dans ce contexte: « La crise est indivisible. Avec un secteur formel où on déclare ses revenus et l’on doit en plus supporter une contribution exceptionnelle de 7,5%, l’équité fiscale en prend un coup. Alors qu’il existe bien d’autres outils permettant la relance comme le PPP. Cela dit, quoique l’on dise, ce projet de loi passera ! ».
De son côté, Jilani Hammami, député du Front populaire, a mis l’accent sur la contradiction entre la loi de Finances 2017 et le budget de l’Etat 2017. Entre autres, il explique qu’une telle loi induira des mesures d’austérité l’année prochaine, notamment dans l’augmentation des salaires et les recrutements. Avec une augmentation de 11% du budget, l’Etat devra recourir à des ressources supplémentaires.
Il souligne que ce gouvernement use toujours de mesures à l’encontre des travailleurs, des avocats, des médecins, « rien que pour gratter quelques millimes de plus, » dit-il, en poursuivant : » On a toujours eu recours à ces mesures du temps de Ben Ali pour renflouer les caisses de l’Etat, mais ça n’a jamais donné aucun résultat. Et ce sont les mêmes manières de procéder qui se répètent. Et ce projet va encore renforcer la crise économique et ce sont les pauvres et les travailleurs, qui devront une fois de plus en payer le prix ».
Par ailleurs, Souhail Alouini, député du mouvement Machrou3 Tounes déclare : « Le problème lié aux augmentations salariales est hérité du précédent gouvernement. Les augmentations salariales n’amélioreront pas le pouvoir d’achat comme certains s’imaginent. Une fois appliquées, les augmentations salariales provoqueront une entrée dans une spirale inflationniste. Et cela ne résoudra pas pour autant le problème du chômage ».
Evoquant le recours au Fonds Monétaire International (FMI), M. Alouini a souligné : « Bien que ce soit un choix très douloureux, c’est un passage pour pouvoir boucler le budget de l’Etat de 2017″.
Et de poursuivre: « Proposée par le gouvernement, la révision du barème d’imposition sur les salaires est une importante initiative ».
Pour conclure, Souhail Alouini pense qu’avec une loi complémentaire de 2017, il y aura de véritables réformes afin de relancer l’économie tunisienne. Si ce n’est pas le cas, nous risquons de revenir à la case départ, une dépréciation du dinar où le climat social serait plus que jamais tendue.