Revenant sur le projet de loi de Finances 2017, Monia Essaidi, trésorière et porte-parole de la Conect, a affirmé que ce projet ne répond pas aux objectifs de la période, notamment, pour une relance économique réelle. Il s’agit d’un projet qui colmate les brèches et le budget de l’Etat qui demeure de plus en plus déficitaire.
Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, Mme. Essaidi a précisé que ce n’est pas par la pression fiscale qu’on va résoudre les problèmes de la Tunisie. «Le pays a besoin aujourd’hui d’une vision claire axée sur la relance de l’investissement, un développement régional réel, une amélioration de la productivité, de la compétitivité de l’entreprise tunisienne…Or le PLF 2017 n’est pas au service des ces préalables», souligne-t- elle.
Et d’ajouter qu’aujourd’hui l’investissement en Tunisie ne se décrète pas. «Ce n’est pas en organisant une Conférence internationale sur l’investissement et en invitant de grands investisseurs que l’investissement va être relancé. Il y a d’autres actions plus profondes basées sur un climat social propice, un dialogue social inclusif réunissant toutes les parties sociales sans exclusion, une administration plus performante, une fiscalité plus souple et moins oppressive par rapport à la PME, des financements au profit des PME, un plan national sérieux de lutte contre le marché parallèle, la contrebande et l’éradication de la corruption. Il y a tout un travail pour un climat d’affaires propice».
Mais généralement les lois de finances ont été, selon ses propos, élaborées à la va-vite et dans un temps d’urgence sans la participation des parties concernées, ayant pour but de minimiser les déficits budgétaires, au moment où l’économie tunisienne a vraiment besoin de projets d’infrastructure structurants et une vision globale à long terme.
Concernant la mesure relative à l’instauration d’une contribution conjoncturelle exceptionnelle de 7,5% au profit du budget de l’Etat 2017, la responsable a estimé que les entreprises privées se déclarent prêtes à contribuer et à se sacrifier pour l’intérêt de la Tunisie, mais à condition de réduire l’informel et d’agrandir l’assiette fiscale. «C’est illogique que le secteur formel paye toujours la facture», dixit Mme Essaidi.
En ce qui concerne Tunisia 2020, Monia Essaidi a indiqué que la Conect a proposé une dizaine de projets privés dans différents secteurs, à savoir l’environnement, le traitement des eaux, les services, les TIC, les énergies renouvelables… qui sont à l’examen en espérant qu’ils seront sélectionnés lors de cet événement de grande envergure. La confédération a également participé au road show, mais la promotion ne suffit pas dans un climat qui n’est pas propice à l’investissement.
Au final, Mme. Essaidi a préconisé de prendre un nouveau départ , en 2017, sur des bases solides et un dialogue économique et social profond, et ce, pour faire sortir la Tunisie de sa crise, en faisant participer toutes les parties prenantes. «Il faut que la loi s’applique à tout le monde pour une justice sociale et fiscale», conclut-elle.