Pour Afek Tounes, il ne s’agit pas de rejeter dans sa globalité le projet de loi de Finances 2017. Le parti soutient un certain nombre de mesures du projet de loi de Finances 2017. Toutefois, d’autres mesures ont provoqué de sérieuses critiques de la part des économistes du parti.
Pour pallier les imperfections du projet de loi de finances 2017, une panoplie de recommandations a été préparée par l’ expert-comptable Sahel Bouharb et l’économiste Kaïs Allani.
Kaïs Allani, en effet, recommande la réduction du budget de l’Etat d’un montant entre 1500MDT à 2000MDT et ce pour éviter le recours à l’endettement. Cette réduction est possible à travers une panoplie de mesures : commencer sérieusement à travailler sur le dossier de la subvention tout en l’orientant vers ceux dont ils ont besoin, adopter le projet de loi de la fonction publique le plus tôt possible et réduire les dépenses imprévues. De même, M. Allani a recommandé d’instaurer la bonne gouvernance en ce qui concerne les dépenses de l’Etat.
Dans le même contexte et pour mieux assurer plus de liquidité, l’économiste a plaidé pour une liquidation rapide des biens confisqués, la privatisation du secteur du tabac étant donné que l’Etat n’a pas réussi à éradiquer les circuits parallèles dans cette filière, vendre les parts de l’Etat dans les banques publiques, ce qui pourrait contribuer à fournir de la liquidité pour les caisses de l’Etat. Ainsi la réduction du budget de l’Etat contribuera à réduire le déficit budgétaire et stabiliser le taux de l’endettement à 61%.
L’économiste a soulevé un certain nombre de réserves concernant la rubrique « Dépenses ». En effet, il a considéré que l’Etat demande un effort exceptionnel de la part des fonctionnaires et de la part des entreprises, qui se manifeste par la volonté de retarder l’augmentation salariale. Lee gouvernement parle de sacrifices. Quels sont-ils ? Sur un autre volet, il a estimé que la résolution du problème de la retraite permettra de fournir 500 MDT aux caisses de l’Etat mais « il semble que ce ne soit pas pour bientôt », regrette-t-il.
Concernant le budget alloué aux subventions, l’économiste a constaté qu’il a atteint environ 1700MDT dans la LF 2017, après avoir culminé à 750MDT en 2010. Les dépenses des services de l’Etat ne cessent d’augmenter soit de 1055MDT à 1086MDT. Et de rappeler que les dépenses imprévues mentionnées dans le projet de loi de Finances 2017 dépassent de loin cellesde 2016 (600MDT).
Kaïs Allani a indiqué que la révision de la grille de l’impôt permettra aux Tunisiens à faibles revenus de voir leur pouvoir d’achat s’améliorer. De même, il a estimé que la réduction des impôts facilitera le passage de l’économie informelle à l’économie formelle.
De son côté, l’expert-comptable Sahel Bouharb a fait savoir qu’Afek Tounes considère que les mesures en question sont classées comme suit : mesures perfectibles, mesures à rejeter et mesures approuvées.
L’article relatif à la levée du secret bancaire demeure à améliorer pour qu’il soit conforme au respect de la vie privée et à la confidentialité des données personnelles.
Par ailleurs, il a plaidé pour le rejet d’autres articles, qui ont montré leurs limites et leur inefficacité par le passé comme : l’impôt exceptionnel sur les entreprises (7,5%), jugé très élevé et nuisible à la compétitivité d’après l’Expert-comptable, le rejet de l’effacement des impôts pour les entreprises totalement exportatrices. Enfin, assujettir les commerçants ambulants au régime forfaitaire est aussi une mesure refusée par le parti politique. « C’est une atteinte à la justice fiscale », estime-t-il.