Composé de près de trois cents œuvres et objets d’une grande variété – toiles historiques, manuscrits, dessins, médailles, costumes d’époque -, l’exposition « L’éveil d’une nation : l’art à l’aube de la Tunisie moderne (1837-1881) » constitue une première expérience de partenariat public privé dans le domaine de l’art et du patrimoine.
Lancé par la Fondation Rambourg, l’Institut National du Patrimoine et le ministère des Affaires culturelles, l’exposition commémore le soixantième anniversaire de l’Indépendance et le cinquième anniversaire de la Révolution tunisienne.
L’événement est un regard inédit sur la période des grandes réformes qui a marqué le XIXème siècle. Situé à quelques centaines de mètres du musée du Bardo, le Palais Qsar Essaïd, qui accueillera l’événement, ouvrira ses portes pour la première fois au public. Ce palais chargé d’histoire fut la dernière demeure des beys de la Tunisie ottomane jusqu’à l’avènement du Protectorat français. D’ailleurs, dans un de ses salons, a été signé le traité du Bardo en 1881. Orné de somptueux décors arabo-andalous, ce palais témoigne d’une nouvelle ère d’ouverture sur le monde.
La période des Grandes Réformes : contexte et processus de construction de l’Etat
Initiée et symbolisée par le règne d’Ahmed Bey (1837-1855), et sous l’impulsion d’une nouvelle classe dirigeante, cette époque méconnue a pourtant vu naître la Tunisie moderne. Des avancées socio-culturelles sans précédent ont marqué l’histoire nationale de façon irréversible. C’est ainsi que sont apparus les premiers textes de droit constitutionnel instaurant l’égalité de droit et la liberté de culte pour tous les citoyens tunisiens, à l’image du Destour de 1861, première Constitution du monde arabe et musulman. Achevée après un cycle de désintégration du système politique tunisien à l’avènement du Protectorat en 1881, elle demeure un moment décisif de grandes avancées politiques, intellectuelles et sociales pour le royaume tunisien sous l’autorité de la monarchie husseinite qui a régné dans un contexte de reconfiguration du bassin méditerranéen.
L’Eveil d’une nation : une invitation à explorer les origines de la Tunisie
Dans une période de quête identitaire et de recherche de référents, témoigner de façon objective de cette période charnière permettra d’initier un important travail de mémoire afin d’enrichir le débat contemporain.
L’exposition présentera près de trois cents œuvres et objets d’une grande variété – toiles historiques, manuscrits, dessins, médailles, costumes d’époque… témoins d’une culture tunisienne située entre tradition orientale et modernité européenne, symbolisée par une culture matérielle inédite et témoignant des transformations traversées par le pays. Suivant un parcours chronologique, les oeuvres et les documents d’archives, dont les textes fondateurs de l’Etat tunisien, témoigneront de ces bouleversements historiques.
Parmi ces œuvres dont une grande partie est inédite, on retrouve des peintures de Franz-Xaver Winterhalter, de Charles Gleyre, de Charles-Philippe Larivière, des trônes, des médailles, des manuscrits, des firmans (décrets beylicaux) ottomans, des costumes, une exceptionnelle tapisserie de la manufacture des Gobelins, mais aussi les premières oeuvres picturales d’artistes tunisiens.
Sur le plan artistique, les oeuvres sélectionnées attestent de l’importante évolution des tendances dans les domaines de l’architecture, du mobilier, du costume et des beaux-arts, sous une influence étrangère toujours plus importante et l’attrait qu’elle exerça sur une classe dirigeante cosmopolite.
L’exposition bénéficiera pour l’occasion d’une mise à disposition de l’Institut National du Patrimoine, du Musée national du Bardo, des Archives Nationales de Tunisie, de la Bibliothèque Nationale de Tunisie, du Lella Hadria Museum, du Musée national militaire, du Palais de la Rose, de laVille de Marseille, du service des Bibliothèques, des fonds patrimoniaux et du ministère des Affaires culturelles de Tunisie. L’exposition se déroulera du 27 novembre 2016 au 27 février 2017 au palais Qsar Essaïd, le Bardo.