« Planter pour assainir l’air », cette idée a tendance à s’imposer non pas par manque de solutions, mais parce qu’il s’agit d’une mesure à la fois simple à mettre en pratique et surtout efficace. Planter des arbres en zone urbaine, et à forte concentration de particules atmosphérique nocives, se révèle bénéfique pour la santé, et sauverait même des vies.
Ces sont les conclusions d’une étude menée par l’organisation de protection de l’environnement, The Nature Conservancy en collaboration avec le C40 Cities Climate Leadership Group, sur 245 villes qui abritent, actuellement, pas moins de 910 millions de personnes, soit approximativement le quart de la population urbaine terrestre. Le but de l’étude est la détermination de l’impact de la densification du couvert végétal et la mesure du retour sur investissement en termes de réduction des PM 2.5 (particules atmosphériques dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètre) ou de la baisse des températures sur les habitants par dollar dépensé.
L’étude indique que pour un investissement supplémentaire dans la plantation et l’entretien d’arbres en zone urbaine, ayant un coût de 100 millions de dollars, les bénéfices en termes de réduction des PM 2.5 se répartissent selon trois niveaux de réduction : une réduction importante de (> 10 µg/m³) bénéficiant à 8 millions de personnes supplémentaires, une réduction modérée (> 5 µg/m³) bénéficiant à 47 millions de personnes supplémentaires, et une réduction modeste (> 1 µg/m³) bénéficiant à 68 millions de personnes supplémentaires.
Par ailleurs investir 100 millions de dollars annuellement se répercute positivement par une baisse de 1 °C des températures maximales des journées chaudes, dont pourraient bénéficier 77 millions de personnes supplémentaires.
Pour un investissement maximal annuel de 3,2 milliards de dollars, le taux de mortalité lié aux particules atmosphériques nocives serait réduit de 2,7 à 8,7 %, ce qui permettrait de sauver entre 11 000 et 36 000 vies par an, sans compter une réduction des maladies liées à l’exposition chronique à la pollution atmosphérique.
Les arbres fonctionneront exactement comme des purificateurs d’air. En effet, selon les estimations un arbre est capable d’éliminer jusqu’à un quart de la pollution par les particules, dans un rayon d’une centaine de mètres. Selon The Nature Conservancy : « Judicieusement planté, il constitue une barrière très efficace pour filtrer l’air vicié et protéger les personnes vivant à proximité́ ».
Les outils sont à la portée de tous, et ont montré leur efficacité sur des centaines de millions de personnes à travers le monde, à quand donc une mobilisation en faveur de ce projet, peut-être même sans attendre que les politiques s’y intéressent enfin sérieusement ?