A l’occasion de la Conférences internationale sur l’investissement, le Président de la République Béji Caïd Essebsi a été l’invité de la chaîne arabophone Al Arabiya.
“Il est vrai que nous avons connu de grands changements depuis la révolution: le pluralisme politique, la liberté d’expression sans entrave, libre et indépendante. Et d’ailleurs, on peut le constater quant au nombre de médias présents sur le paysage médiatique.
Sur la question du regard du président sur le Printemps arabe ? Béji Caïd Essebsi a répondu qu’il n’y avait pas un printemps arabe, mais un début du printemps tunisien puisque la Tunisie est la seule expérience qui ait réussi, et ce, contrairement à d’autres pays qui ont connu des soulèvements populaires.
Selon lui, le succès de cette expérience remonte depuis l’indépendance dans le temps de Bourguiba qui a eu une vision à cette époque avec, notamment, la lutte contre l’analphabétisme, l’émancipation de la femme, le Code du statut personnel, l’enseignement pour tous, idem pour la santé publique. “Tous ces ingrédients ont fait ce que nous sommes aujourd’hui : un peuple cultivé. D’ailleurs nous avons 260.000 diplômés au chômage et c’est là où il va falloir miser pour combattre ce fléau”, souligne-t-il.
Lutte contre le terrorisme
Bien que la Tunisie ait connu un grand nombre d’attaques terroristes, la lutte contre le terrorisme se poursuit, affirme BCE, en ajoutant: « Nous avons des frontières ouvertes. Cela pose problème, mais il y a aussi des groupes sous forme d’associations en Tunisie qui financent le terrorisme ».
Interpellé sur l’islam politique, le Président de la République a nié l’existence de cette notion. « La religion et la politique ne s’accordent pas ensemble. En cohabitation avec toutes les religions, notre Islam est modéré et tolérant, fondé sur des hommes et d’institutions de savoir comme l’Imam Sahnoun et la Zeitouna ».
Évoquant la question du climat social assez tendu et la grève décrétée par l’UGTT, le Président de la République a déclaré que l’intérêt est de mettre fin à la crise économique. « Il est vrai qu’avec la loi de Finances 2017 tout le monde n’est pas content et on ne peut pas satisfaire toutes les parties. Comment voulez-vous qu’on puisse accepter des augmentations salariales avec une productivité qui tend vers zéro et que les caisses de l’Etat sont vides ? », s’est interrogé le Président de la République.
Au sujet de la Conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, il a affirmé que pour relancer l’économie, nous devons miser sur l’investissement intérieur et extérieur. « Je suis optimiste car la Tunisie continue à avancer sur la bonne voie, en prévoyant la stabilité pour le pays aussi bien sur le plan sécuritaire qu’économique et socio-économique”, a-t-il ajouté.
S’agissant de la crise libyenne, BCE a affirmé que sa résolution ne peut avoir lieu qu’avec la réconciliation entre les Libyens en renforçant les échanges et le dialogue.
Le dernier volet de l’interview a porté sur les relations avec les pays du Golfe et les Etats Unis. A ce sujet, le Président de la République a indiqué qu’elles existaient depuis fort longtemps et qu’elles sont fortes et continueront de l’être.