Tandis que la Tunisie observe une explosion du nombre de fast-foods, d’autres pays, conscients de l’importance de l’alimentation pour la santé de l’individu, explorent de nouvelles tendances en matière de nutrition et de bien-être.
La neurogastronomie, une discipline naissante, qui allie connaissances scientifiques et gastronomie, reproduit des expériences culinaires qui font appel aux cinq sens, pour le plus grand bonheur du consommateur.
Issue d’une nouvelle perception de l’alimentation, cette discipline mobilise des scientifiques de renommée mondiale.
En effet, parmi les premiers à s’y intéresser, Gordon M. Shepherd, professeur à la Yale School of Medecine et auteur du livre Neurogastronomy, How the Brain Creates Flavor and Why It Matters (Neurogastronomie, comment le cerveau crée les saveurs et pourquoi c’est important) remet en question le principe selon lequel les saveurs sont déterminées seulement par le goût et l’odorat, et affirme qu’elles sont issues du traitement des informations provenant des cinq sens. Ainsi changer sa propre perception des saveurs, impliquer l’ouïe, la vue et le toucher, permet d’ouvrir la voie à de nouvelles expériences culinaires loin de cette vision limitative et erronée que le public a souvent des aliments.
Partant de ce principe, une équipe formée d’un neurologue (Alon Seifan), un homme d’affaires (Christophe Jadot), une nutritionniste (Amy von Sydow Green) et un chef cuisinier (Kevin Chun), ont fait le pari de créer un cadre ou l’alliance des aliments et des expériences sensorielles permet d’influencer le fonctionnement du cerveau, et d’une certaine manière lui procurer un état de bien-être.
Leur projet, un restaurant sous l’enseigne « Honeybrains », et dont la prochaine ouverture se fera à New York, propose ainsi des plats qui « boostent » en priorité le cerveau.
Loin d’être un phénomène de mode passager, la neurogastronomie appelle à revenir aux b.a.-ba de l’alimentation. Changer sa perception de l’alimentation, et apprendre à ne plus l’envisager comme un moyen de calmer la faim, ou de couvrir les besoins énergétiques et nutritionnels de l’individu, semble devenir salutaire dans un contexte où la malbouffe ne fait que gagner du terrain.
Dans un pays comme la Tunisie en panne d’inspiration, où tous les projets se ressemblent, des exemples innovants de ce genre pourraient peut-être ouvrir la voie à de nouveaux types d’investissement, axés sur l’originalité et le bien-être.