Lors de la première journée de la Conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, Johannes Hahn, Commissaire responsable de la Politique européenne de voisinage et des négociations de l’élargissement, a précisé que pour l’Union européenne (UE), il importe d’avoir de bonnes relations avec la Tunisie qui est un édifice important pour la stabilité de la région.
S’inscrivant dans cette optique, les institutions européennes continuent à soutenir la Tunisie qui a bénéficié de 3 milliards d’euros, devenant le 1er bénéficiaire de la politique de voisinage de l’UE. Il s’agit, selon ses dires, de financements, à moyen et long termes, qui ont été dirigés vers différents secteurs, à savoir l’énergie, l’environnement, l’émigration, la sécurité, l’éducation, la formation professionnelle, la société civile, l’agriculture….
L’UE a également augmenté ses aides destinées à la Tunisie, en les multipliant par 4 par an, passant de 70 millions d’euros à 300 millions d’euros. Les prêts accordés par les institutions européennes telles que la BEI et la BERD atteindront 800 millions d’euros par an d’ici 2020.
Par ailleurs, M. Hahn a affirmé que le soutien européen s’articule autour de trois grands axes: appuyer la relance, accompagner le développement régional et maximiser les potentialités de croissance et d’emploi tout en agissant au service de l’environnement.
Dans le même sillage, Maria Asenius, Chef de cabinet de la Commissaire européenne au Commerce, venant participer, aujourd’hui, à la conférence plénière sur le thème «l’Economie verte : pour un modèle de développement intégré» en marge de Tunisia 2020, a annoncé que l’UE est optimiste par rapport à l’avenir de la Tunisie, notamment eu égard au Plan de développement 2016-2020, et elle aidera ce pays pour qu’il devienne une plateforme vers l’Afrique.
Dans une interview accordée à leconomistemaghrebin.com, la responsable européenne a souligné qu’il existe en Tunisie beaucoup de ressources qui ne sont pas encore exploitées, notamment au niveau des énergies renouvelables, un secteur qui peut être développé en élargissant le partenariat avec l’UE.
C’est dans le cadre des négociations de l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA), un projet gagnant-gagnant, que les deux parties peuvent être mieux intégrées, notamment à travers une ouverture des secteurs et un travail important sur des réformes réglementaires visant à faciliter les exportations non seulement entre la Tunisie et l’Europe mais aussi entre les pays tiers et à offrir de nouvelles opportunités.
Elle a rappelé que les négociations de l’ALECA sont toujours à leur début. Vers la fin de l’année 2016, les textes qui manquent seront présentés, notamment en ce qui concerne les énergies et la protection d’investissement, pour se lancer par la suite dans d’autres ronds et travaux entre sessions.
Revenant sur le soutien à la Tunisie dans les prochaines années, Maria Asenius a indiqué que la coopération avec l’UE est multiforme et variée. De ce fait, l’UE mise de plus en plus sur les questions économiques et sociales, à savoir le développement régional, la décentralisation et la sécurité.
A cet égard, une enveloppe de 80 millions d’euros, faisant partie de l’aide programmée pour 2017, sera dédiée au Programme de la compétitivité des secteurs économiques, notamment, industriel et agricole, y compris le soutien aux négociations de l’ALECA.
Ainsi, un autre Programme de l’environnement et de l’efficacité énergétique sera lancé, et ce, de par l’assistance macro financière de l’ordre de 300 millions d’euros sous forme de prêts qui ont été déjà agréés il y a deux ans pour faire face aux problèmes de la balance de paiement et d’une autre assistance de 500 millions d’euros qui est en phase d’étude.
S’ajoute à cela l’assistance technique ayant pour but de faciliter l’avancement dans les chantiers de réformes, surtout au niveau de l’amélioration de l’attrait de la Tunisie en tant que destination pour des investissements étrangers.
En conclusion, la responsable se déclare optimiste pour l’avenir de la Tunisie, le seul pays, d’après elle, qui a survécu au Printemps Arabe en se développant avec une démocratie moderne et le respect des droits de l’Homme.
Signature de cinq conventions de financement
A l’occasion de Tunisia 2020, l’UE et les institutions financières européennes ont procédé, hier, à la signature de cinq conventions de financement pour une valeur de 248 millions d’euros à destination exclusive de la Tunisie en appui à l’ambitieux programme d’investissement et de réformes engagé par les autorités tunisiennes.
Ces cinq programmes, qui contribueront à la création d’emplois en Tunisie à travers des interventions diversifiées touchant plusieurs secteurs, sont comme suit :
- Programme «Facilité pour le capital-risque» (BEI) : programme multi-pays d’un montant total de 150 millions d’euros dont 30 millions d’euros à destination de la Tunisie,
- Croissance et compétitivité (BERD) : programme multi-pays d’une enveloppe globale de 105 millions d’euros dont 42 millions d’euros pour la Tunisie.
- SEMED – inclusion financière (BERD) : programme multi-pays de 100 millions d’euros dont 20 millions d’euros pour la Tunisie.
- DEPOLMED : programme mis en œuvre conjointement par l’AFD et la BEI de 140 millions d’euros dédié à la préservation de la qualité des eaux du littoral méditerranéen tunisien.
- Centrale photovoltaïque de Tozeur : projet mis en œuvre par la KfW de 16 millions d’euros dédié à la réalisation de la première centrale photovoltaïque à Tozeur avec une capacité installée de 10 MWc.