Une note d’analyse publiée par la Banque centrale de Tunisie (BCT), intitulée «Evolutions économiques et monétaires et perspectives à moyen terme», a fait ressortir que l’inflation devrait poursuivre son trend haussier pour clôturer l’année 2016 à 4,6% en glissement annuel, soit une moyenne de 3,8% sur l’ensemble de l’année en cours et atteindre 5% en 2017.
Ainsi, après l’amélioration relevée au cours des neuf premiers mois de 2016 (6,4% du PIB), le déficit courant s’est nettement détérioré en octobre, pour s’établir à 7,5% du PIB et maintenir la pression sur les réserves en devises et les taux de change.
Au terme des dix premiers mois, une évolution modérée de la masse monétaire a été constatée. Cependant, une légère reprise a été enregistrée et a concerné les créances nettes sur l’Etat et les crédits à l’économie.
La BCT a également dévoilé un léger apaisement des tensions sur la liquidité bancaire en octobre 2016.
Quid des perspectives ?
L’examen des résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat, à fin octobre 2016, fait apparaître une détérioration du déficit budgétaire à 3,708 milliards de dinars contre 1,527 milliard au cours de la même période de l’année 2015, et ce, à cause de l’accélération des dépenses hors principal de la dette à un rythme plus élevé que celui des recettes propres.
De ce fait, la BCT a démontré une nette reprise des dépenses en capital qui est due essentiellement à l’accélération de l’exécution des projets d’investissement.
Quant aux ressources propres de l’Etat, elles se sont accrues durant les dix premiers mois de 2016 de 3,6% contre +1,6%, soit en deçà du taux de progression prévu dans la LF 2016 (12,4% sur l’ensemble de l’année).
La même source a fait savoir que les tensions inflationnistes risquent de persister au cours des prochains trimestres. D’ailleurs, les prévisions tablent sur une poursuite de la tendance haussière de l’inflation pour atteindre une moyenne annuelle de 5% en 2017 avant de revenir à 4,2% en 2018.
S’agissant de la croissance économique, elle devrait se maintenir sur une trajectoire ascendante quoiqu’à un rythme plus lent que celui estimé en juillet 2016. Les projections tablent sur une progression du PIB, aux prix constants de 2010, de 1,4% en 2016, 2,2% en 2017 et de 2,8% en 2018.
Cette faible croissance économique attendue s’explique, selon la note de la BCT, par les perspectives sectorielles disparates. D’où, la production agricole serait freinée par la baisse de la récolte des olives en 2017.
Pour sa part, la production des industries exportatrices se maintiendrait sur une tendance haussière sans revenir à son potentiel passé, et ce, en relation avec les perspectives modérées de l’activité dans la Zone Euro.
La production minière et chimique serait, pour sa part, modérément redressée et fortement tributaire de l’apaisement des troubles sociaux dans le bassin minier. Bien que le redressement des activités dans le secteur des services marchands soit plus lent à cause de la faiblesse de la demande de consommation.
En revanche, le renforcement graduel de l’activité touristique devrait contribuer à un rétablissement progressif des activités de services d’hôtellerie et des activités connexes.