Les Tunisiens ne regarderont pas la prochaine CAN 2017 (14 janvier-5 février 2017) sur leurs chaînes nationales. Rien n’a changé donc en matière de droits de retransmission des droits des compétitions sportives dans la région arabe. Bien au contraire, des manifestations comme les Olympiades sont tombées dans l’escarcelle d’une chaîne diffusant en crypté.
L’ASBU (Union des Radiodiffuseurs des Etats arabes) ne pouvait choisir meilleure date pour évoquer les droits de retransmission des rencontres sportives dans la région arabe. Près d’un mois et demi nous séparent, en ce jeudi 1er décembre 2016, du coup d’envoi (le 14 janvier 2017) de la CAN 2017 (Coupe d’Afrique des Nations) et qui verra la participation de quatre pays arabes (Tunisie, Algérie, Maroc et Egypte).
Des pays dont la population ne pourra pas suivre, encore une fois, selon toute vraisemblance, les rencontres de leur équipe préférée sur les écrans de leur télévision nationale.
Une exception dans la région arabe
Le phénomène n’est certes pas nouveau, mais il constitue une exception, a expliqué Abderrahim Souleiman, Directeur Général de l’ASBU, au cours de la conférence de presse organisée à Tunis autour des droits sportifs.
Dans toutes les autres régions du monde, il est en effet interdit pour une chaîne de télévision payante de diffuser en mode crypté des événements de cette importance. C’est le cas de l’Europe où il est strictement interdit de retransmettre les rencontres sportives qui voient la participation des équipes nationales et d’autres événements dits majeurs par des chaînes payantes et en mode crypté.
D’où l’intérêt de donner un coup d’arrêt à cette situation qui n’a que trop duré – depuis plus de quinze ans – privant des milliers de téléspectateurs de regarder leur équipe favorite.
L’offre de l’ASBU a été bien meilleure
D’autant plus que les droits de retransmission des Olympiades ont été acquis de 2018 à 2024 en exclusivité par une chaîne arabe diffusant en crypté : Bein Sports. « Un non-sens, dira un participant, à la conférence de presse de l’ASBU, lorsqu’on étudie la Charte olympique ».
D’autant plus que l’offre financière présentée par l’ASBU est toujours on ne peut plus conséquente, dira également le Directeur de l’ASBU. L’offre de l’ASBU pour les droits de la dernière Coupe du monde 2014 a été bien meilleure que celle de la télévision arabe diffusant en mode crypté qui les a obtenus.
1 million de dollars pour une minute de résumés
Et qu’en agissant ainsi les CIO (Comité International Olympique), FIFA (Fédération Internationale de Football) et autres CAF (Confédération Africaine de Football) nuisent aux compétitions qu’elles sont censées diffuser au grand public : leur audience devient effectivement très limitée, les chaînes cryptées ne touchant que près de 7% des foyers regardant le petit écran dans le monde arabe.
Mais il n’y a pas que cela : en proposant des sommes faramineuses pour des diffusions de rencontres sportives, et en seulement en mode terrestre, les acquéreurs de droits dissuadent plus d’un.
Des télévisions nationales arabes se sont vu ainsi proposer pour la CAN 2015 et en diffusion terrestre la coquette somme de… 1 million de dollars ( plus que le double en dinar tunisien) pour une minute de highlights (résumés).