Le monde d’aujourd’hui se trouve en pleine crise : financière, économique, politique et sécuritaire. En Tunisie, entre autres priorités, la guerre contre le terrorisme est à l’ordre du jour.
Mais la question est de savoir si en Tunisie le risque terrorisme est sérieusement pris en compte. Rencontré lors d’un événement de l’Observatoire tunisien de la sécurité globale (OTSG), Mourad Chabbi, Docteur en sciences politiques et enseignant chercheur à l’Université Jean Moulin Lyon 3, spécialiste du Moyen-Orient, des questions de sécurité et de défense ainsi que des théories des relations internationales, nous décrypte les véritables enjeux auxquels nous sommes appelés à faire face.
Pour le cas de la Tunisie, il y a plusieurs axes, affirme Mourad Chebbi, “parmi lesquels l’adaptabilité des forces armées tunisiennes depuis la révolution. Se sont-elles adaptées aux nouvelles menaces, contrairement à auparavant où l’on avait une armée classique avec le peu de moyens où les appelés effectuent leur service militaire ?”, poursuit-il.
De ce fait, M Chabbi précise: “ L’Armée nationale a dû adapter son outil de défense par des entraînements spécifiques, l’achat d’équipements, ce qui est tout de même nouveau, mais aussi l’augmentation du budget de la défense de la sécurité intérieure. Il est vrai qu’il y a eu des aides militaires fournies par les USA à hauteur de 100 millions de dollars, idem pour la France dans la formation d’une deuxième brigade de forces spéciales à Bizerte. Les Britanniques également ont proposé leur aide au niveau des frontières”.
Quels sont les défis d’aujourd’hui?
“ Nous ne pouvons séparer les politiques militaire et sécuritaire sans qu’il y ait un véritable développement économique. ”, soutient-il.
Il ajoute que la société civile joue un rôle très actif à tous les niveaux économique, sociétal, culturel. Il conclut :“ Il faut que le politique soit au service du citoyen et non le contraire. Je pense que dans une démocratie qui se construit, les choses vont s’améliorer avec le temps. Aujourd’hui, il appartient à la classe politique d’être à l’écoute de ses citoyens. La confiance ne serait pas renouvelée, pis encore ils perdront toute crédibilité”.