L’Union générale tunisienne du travail ( UGTT ) et le gouvernement ont signé un accord sur la répartition des augmentations salariales; la grève générale, prévue pour aujourd’hui 8 décembre, ayant été annulée. Quelques mois de silence et de répit s’offrent de nouveau au gouvernement d’union nationale…
Ainsi, le spectre de la grève générale a été dissipé de nouveau par le biais de cet accord entre la centrale syndicale et le gouvernement. Avant d’aboutir à cette signature, on a assisté à plusieurs tractations, séances d’audition entre les deux partenaires, déclarations incendiaires, menaces de grèves, mais surtout qu’il fallait appliquer strictement l’accord portant sur les augmentations salariales signé entre l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et le gouvernement de Habib Essid.
Dès la mise en place du gouvernement d’Union nationale, l’UGTT a évoqué l’argument de la continuité de l’Etat et la nécessité d’appliquer les augmentations salariales signées auparavant. Mais au sein de la centrale syndicale les avis sont partagés sur l’accord signé.
UGTT : « Oui nous avons fait des sacrifices »
Il suffit de jeter un coup d’œil sur les commentaires des ouvriers et des travailleurs sur la page officielle du réseau social Facebook de l’UGTT pour comprendre la colère grandissante des concernés sur cet accord considéré comme étant un faux pas de la part de la centrale syndicale. Noureddine Taboubi, secrétaire adjoint de l’UGTT chargé du dossier de la fonction publique, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com considère qu’il s’agit d’une concession au profit de la Tunisie et du peuple tunisien et d’autre part, il s’agit d’un sacrifice de la part des fonctionnaires.
« L’Union générale tunisienne du travail a pris en considération le rôle social de la centrale syndicale et l’intérêt de l’Etat, d’autre part. Nous avons conservé l’esprit de l’accord d’une part et nous avons juste retardé son exécution en prenant en considération les retombées financières », nous fait-il remarquer. Pour lui, l’accord signé est une issue qui arrange tout le monde dans la conjoncture actuelle. Cependant, la paix sociale et l’absence de mouvements de protestations en 2017 demeurent tributaires de l’engagement du gouvernement d’honorer ses engagements.
Dans le même sillage, Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l’UGTT chargé du secteur privé, a indiqué lors de sa présence sur le plateau de la chaîne privée El-Hiwar Ettounsi que la solution a émané du gouvernement et de l’UGTT à la fois et qu’il ne faut pas oublier que les fonctionnaires ont fait montre d’une grande patience.
Regard objectif sur l’accord
Le président d’honneur de l’Ordre des experts-comptables de Tunisie (OECT), Nabil Abdellatif , a considéré que l’accord est salutaire à partir du moment où il a permis d’éviter la grève générale. D’après lui, après la réussite de la Conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, une grève générale ou des problèmes entre la centrale syndicale et le gouvernement auraient terni l’image du pays. Dans cette logique, l’expert-comptable a salué toutes les personnes ayant contribué à l’aboutissement de cet accord, malgré les sacrifices induits que cet accord comporte pour l’UGTT et surtout les fonctionnaires dans leur ensemble.
Toujours est-il que les efforts déployés par le gouvernement d’Union sont également à saluer du moment qu’il fallait concilier les engagements hérités du gouvernement de Habib Essid et les contraintes budgétaires imposées par la conjoncture actuelle, a admis Nabil Abdellatif. Toutefois, ajoute-t-il : » Il aurait été plus judicieux de parachever l’accord conclu avant de soumettre le PLF pour 2017 à l’ARP ». .
L’Expert-comptable a conclu en affirmant qu’il faut travailler davantage pour retrouver le chemin de la croissance et de la prospérité et qu’il faut avancer dans les réformes pour que le FMI n’entrave pas le déblocage de la prochaine tranche du crédit.