L’emploi des jeunes dans les quartiers défavorisés, tel est le sujet d’une conférence-débat lancé conjointement par l’Institut maghrébin du développement et le réseau Men Haki Nssahelek (« c’est mon droit de te demander des comptes »), aujourd’hui, 10 décembre à Tunis.
Mohamed Ben Sakka, expert en ressources hydriques auprès de GIZ, a affirmé que contrairement à ce qu’on pourrait croire, même les quartiers démunis ont leurs potentialités en matière d’emploi même s’il s’agit de potentiel caché. Dans ce contexte, il a présenté une expérience pilote lancée dans le gouvernorat de Kairouan pour la conservation des ressources en eau.
Trois raisons ont incité à lancer cette expérience. D’après l’expert, le chômage accru en courbe croissante après la révolution, le manque de ressources en eau dans ledit gouvernorat et la troisième raison est un message à l’adresse de l’administration à propos de la nécessaire contribution de la société civile.
La GIZ a pris en charge le coaching de 12 formateurs et 100 jeunes pour lesfamiliariser aux techniques de conservation de l’eau et les problématiques hydriques. Fin décembre, le groupe terminera sa formation et sera opérationnel. Pendant la première année, la coopération allemande se chargera de les employer et de les rétribuer avant de proposer à l’Etat de généraliser et vulgariser le concept dans d’autres secteurs.
L’expert a estimé que plusieurs secteurs ont un potentiel énorme de jeunes, notamment le secteur de l’agriculture, qui pourrait employer plus de 100.00 jeunes.
Pour Adnen Hasnaoui, directeur de l’Institut maghrébin du développement, l’emploi des jeunes est l’une des revendications de la révolution qu’il faut impérativement concrétiser. Tout en prenant acte que les jeunes ont choisi la voie de la protestation et de la revendication, il conseille aux jeunes de se positionner comme une force de suggestion et non uniquement comme des revendicateurs. « Les jeunes doivent réfléchir en parallèle », recommande-t-il.
Pour lui, le problème n’est ni budgétaire et encore moins financier : « Le problème c’est la bureaucratie. Le régime politique qui se base sur l’appartenance régionale et la protection des institutions publiques qui ne sont pas compétitives est à revoir », conclut-il.