Lors d’un panel organisé aujourd’hui dans le cadre de la 31e édition des Journées de l’entreprise et consacré à un débat « gouvernement – secteur privé », Fadhel Adelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a reconnu que le corporatisme est à l’ordre du jour en Tunisie. « Il y a de forts lobbies de corporatisme en Tunisie », a-t-il affirmé.
Le ministre a, par la même occasion, indiqué que la discrimination positive entre les régions en matière d’investissement et de développement régional est une bonne idée mais qu’il faut l’utiliser avec beaucoup de précautions.
Sur un autre plan, M. Abdelkefi a appelé le secteur privé à jouer un rôle important en matière de revenus fiscaux. « La fiscalité pose un grand souci. Seulement une centaine d’entreprises contribuent au paiement de l’impôt. Nous sommes en situation de rupture des équilibres macroéconomiques. On est devant le choix entre assurer les augmentations salariales et investir au regard des contraintes budgétaires », a-t-il ajouté.
Interpellé sur l’accompagnement du secteur public par le secteur privé en matière de transformation digitale, le ministre a affirmé qu’il faut d’abord avoir les moyens nécessaires de notre vision.
« La situation est compliquée. Il faut un big-bang et s’attaquer à la réalisation des grands projets. Les revenus fiscaux sont par terre ! La solution pour les caisses sociales est un mix entre trois composantes. La privatisation des entreprises publiques est encore un tabou alors qu’elles sont déficitaires. On ne peut pas rester dans le pourrissement. L’administration est bloquée par les lois. La collecte des impôts est très faible», répond le ministre à la question d’un chef d’entreprise.
S’agissant de la contribution exceptionnelle de 7,5%, le ministre a indiqué que c’est le minimum que l’on puisse faire au pays.
Interpellé sur le nouveau Code de l’investissement, le ministre a indiqué qu’on ne peut pas demander à un gouvernement une vision et une stratégie parce que nous sommes dans une situation très exceptionnelle. « Le secteur privé est le premier à avoir critiqué le nouveau Code de l’investissement qui est une bonne chose, mais il est perfectible », a-t-il ajouté.
Pour terminer, le ministre a rappelé que le gouvernement se penche actuellement sur un plan de redressement et de résolution de problèmes d’ordre macroéconomique. On ne pourra dépasser cette situation difficile que par la croissance et l’investissement. « Je suis optimiste quant à la reprise économique« , conclut le ministre.