La transformation digitale est une révolution dans la manière de concevoir les politiques économiques et de les appréhender. Etre conscient des enjeux, être parmi les pionniers à s’y engager et à y investir, bouleversera toutes les règles déjà établies de même que la compétitivité des entreprises et celles des économies.
C’est sur ce thème, à savoir« l’Entreprise et la transformation digitale » que l’IACE a lancé hier le débat à l’occasion de la tenue de la 31e édition des Journées de l’entreprise, et ce, en présence du Chef du gouvernement, Youssef Chahed.
C’était aussi l’occasion pour les participants étrangers de témoigner de leurs expériences en matière de transformation digitale du modèle économique. Pour enrichir le débat sur ce thème, l’IACE a invité des personnalités de haut rang tels Anouar Maarouf, ministre tunisien des Technologies, de la Communication et de l’Economie numérique, le vice-Premier ministre libyen, Ahmed Miitig, Mouatassem Boudhiaf, ministre algérien délégué chargé de l’Economie numérique et de la Modernisation des systèmes financiers, Santiago Gomez Barrera, Secrétaire du gouvernement de Medellin (Colombie) et Chi Fulin, président de l’Institut chinois des réformes et du gouvernement.
« La transformation digitale fait peur aux dirigeants d’entreprise, mais c’est un virage incontournable. Nous sommes dans un tournant historique. Le digital n’exclut pas les administrations », a affirmé Ahmed Bouzguenda, président de l’IACE, à l’ouverture des travaux des Journées de l’entreprise qui a coïncidé avec la tenue du 4e Sommet international des Think Tank qui a rassemblé à Sousse 14 groupes de réflexion.
Interpellé sur l’impact de la transformation digitale sur la Tunisie, Anouar Maarouf a précisé que bon gré mal gré, il faudra passer par cette révolution qui aura des répercussions imprévisibles mais on doit faire des choix.
Et d’ajouter que la transformation digitale est une transformation du modèle économique parce qu’il s’agit d’une nouvelle culture économique qui changera nos habitudes.
S’agissant des actions concrètes mises en place, le ministre a reconnu que la révolution digitale évolue à deux vitesses : une vitesse d’émergence très rapide et la réalité où les résistances aux changements dans les secteurs public et privé sont à prendre en considération.
« On est du côté de l’émergence. C’est possible en Tunisie. Notre vision est claire. On a une grande chance pour passer au numérique. Notre objectif est de faire de la Tunisie un hub numérique dans la région parce que nous avons un écosystème d’entreprises qui s’y prête », a estimé le ministre, qui a rappelé que quatre programmes sont déjà mis en place, à savoir la connectivité, l’e-gov, l’e-business et Smart Tunisia.