« Transformation digitale, nouvelles organisation, nouvelles compétences », tel est le thème du premier panel de la deuxième journée de la 31e édition des Journées de l’entreprise auquel ont été invité une pléiade d’experts à l’instar de l’ancien ministre Tawfik Jelassi, Slim Khalboussi, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et Kaïs Sellami, président de la Fédération des technologies de l’information et la communication relevant de la centrale patronale (UTICA).
La notion de l’aptitude digitale des entreprises, se différenciant de celle de l’aptitude technologique par la facilité d’accès et son coût maîtrisé, dépendra essentiellement des compétences des ressources humaines et de la capacité des entreprises à s’organiser pour les absorber.
Tourbillon digital !
A cause du digital, un peu plus de la moitié des sociétés de Fortune 500 ont disparu depuis l’an 2000. Nous sommes qu’au début de la perturbation digitale.
Citant l’exemple de l’industrie médiatique et le secteur bancaire, Tawfik Jelassi a fait savoir que le monde d’aujourd’hui passe par une tourbillon digitale où / et aucune industrie n’y sera épargnée.
Selon une étude menée par un laboratoire de recherche de l’IMD Business Schol Lausanne (Suisse), 40% des entreprises leaders ont été déplacées en trois ans et une entreprise sur quatre a une stratégie digitale active. « Il faut que les entreprises soient agiles à la transformation digitale. Celle-ci est fondée sur trois piliers à savoir la stratégie digitale, l’engagement digital et les facilitateurs digitales », explique M. Jelassi.
Qu’en est-il de la Tunisie ?
« Nous avons un grand retard en la matière. Il y a un réel besoin en technologies et en compétences créatives et innovantes », affirme Slim Khalboussi. Où en sommes-nous ? Ce n’est pas un problème de quantité : Dans les universités tunisiennes, nous avons 37000 étudiants inscrits dans des filières technologiques.
Evoquant les défis de la transformation digitale en Tunisie, le ministre a identifié trois défis à savoir la nature du cursus, le contenu technologique et les modalités qui ne sont pas très avantageuses et représentent une des aberrations dans nos universités. « Les entreprises devraient ouvrir leurs portes aux universités. On a un sérieux problème d’adéquation entre les besoins des entreprises et l’offre des universités qui manquent surtout de soft skills telles que la communication, l’innovation, la culture d’entreprise, le travail en équipe…Les universités tunisiennes devraient changer la donne. Aujourd’hui, elles sont plus que jamais appelées à satisfaire les besoins des entreprises en matière des compétences », dit-il.
Kaïs Sellami a, pour sa part, appelé à revoir les programmes des universités tunisiennes dont 50% ne correspondent pas aujourd’hui aux besoins des entreprises. Du côté des entreprises, M. Sellami a mis l’accent sur la nécessité d’introduire, de haut en bas, la culture digitale et incorporer le « virus digital » dans l’entreprise et dans les exigences de recrutement. « C’est tout un chantier culturel et organisationnel. Il s’agit de former des professionnels de métiers. Le digital est transversal. Il est aussi l’’affaire du chef du gouvernement», a-t-il précisé.