Les résultats globaux de l’étude intitulée «Discrimination à l’embauche selon l’origine: que nous apprend le testing auprès de grandes entreprises?», et publiée par le ministère français du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelles et du Dialogue social, ont démontré que les recruteurs français ont été plus souvent intéressés par les candidatures « hexagonales » que par les candidatures « maghrébines », soit un taux de réponses positives respectivement de 47 et 36 % aux candidatures reçues.
Cet écart, moyen de 11 points, significatif de traitement selon «l’origine» du candidat qui se retrouve pour les hommes comme pour les femmes et pour les postes d’employés comme de managers.
Les résultats ont varié d’une entreprise à l’autre, y compris au sein d’un même secteur. Si l’égalité de traitement a été le plus souvent appliquée par la majorité des 40 entreprises testées, les résultats de 12 d’entre elles présentent des écarts statistiquement significatifs en défaveur des candidatures maghrébines, qui vont de 15 points, soit 43 % des recruteurs intéressés par la candidature hexagonale contre 28 % pour la candidature maghrébine, à 35 points, soit 75 % contre 40 %.
Ainsi, les écarts de traitement observés sur l’ensemble des candidatures envoyées se retrouvent selon le type de métiers. Parmi les candidatures envoyées pour des postes «d’employés», dans 43 % des cas, c’est la candidature hexagonale qui a intéressé le recruteur. Tandis que ce pourcentage est de 31 % lorsque la candidature était maghrébine, soit un écart de 12 points.
Il en est de même pour les tests sur les emplois de managers , avec un écart de 9 points ; même si l’égalité de traitement a plus souvent été appliquée dans l’accès à ce type de poste, soit dans 32 % des tests contre 22 % des tests de niveau employé.
La même étude a dévoilé que si l’on distingue les tests selon le sexe des deux candidatures proposées, des écarts statistiquement significatifs s’observent aussi bien en défaveur des hommes que des femmes évoquant une origine maghrébine.
Les écarts ont quasiment la même ampleur pour les niveaux employé et manager.
En outre, la proportion plus élevée de tests avec égalité de traitement dans l’accès aux postes de manager s’observe à la fois avec des paires masculines ou féminines, dans respectivement 30 % et 34 % des cas. Alors que ces proportions ne sont que de 23 % et 21 % sur les tests de niveau employé.
A noter qu’afin de mesurer les risques discriminatoires liés à l’origine pour l’élaboration de cette étude, les recrutements d’une quarantaine de grandes entreprises en France ont été testés entre avril et juillet 2016. Il s’agissait de répondre à des offres d’emploi, en proposant à chaque fois deux candidatures rigoureusement équivalentes au niveau de leurs compétences professionnelles et qui ne variaient qu’en raison de l’origine évoquée par la consonance de leurs noms et prénoms. Au total, 1 500 tests ont été réalisés, soit l’envoi de 3 000 candidatures.