Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) a dénoncé la conversion de dettes tunisiennes, annoncée récemment par la France (1 milliard d’euros) et la Belgique (3 millions d’euros), et soutient la création d’une commission d’audit de la dette visant à identifier et annuler sans conditions les dettes odieuses, illégales, illégitimes et insoutenables de la Tunisie.
Sachant qu’une proposition de loi a été déposée, le 14 juin 2016 à l’ARP, prévoyant la mise en place de cette commission d’audit.
Dans ce sens, ce Réseau international exige la mise en œuvre des engagements du Parlement européen et belge qui ont qualifié la dette tunisienne d’«odieuse» et demandent la suspension immédiate du paiement de la dette tunisienne, le temps que l’audit soit réalisé.
Ainsi, il soutient la « lutte du peuple tunisien contre les politiques imposées par les Institutions internationales », telles que le FMI qui dicte, selon le CADTM, ses mesures jusque dans le projet de loi de Finances 2017 qui a été adopté le 10 décembre.
Au final, le CADTM a rappelé que la dette publique externe tunisienne est passée de 11 milliards de dollars en 2010 à 25 milliards de dollars en 2016. Elle atteindra 30,7 milliards de dollar en 2017, selon les prévisions du FMI. Pour sa part, la France a prêté à la Tunisie 6182,4 millions de dinars (MDT) entre 1994 et 2012, environ 2.5 milliards d’euros mais dans le même temps, la Tunisie a remboursé 6435,4 MDT, soit 2.6 milliards d’euros à la France.