Le Tribunal de première instance du Kef autorise les épousailles et le Ministère de la Femme prend position contre l’autorisation.
A l’appui des positions opposées, l’une et l’autre institution évoquent des codifications. Toutefois, par delà tel ou tel article de loi bruissent les sources d’où fuse le droit. Fondée sur l’infériorisation de la féminité, la vision coutumière accorde au violeur le moyen juridique d’éluder la sanction par le mariage où il trouve un refuge. La représentation moderne du monde combat l’infériorisation féminine et, par la même, ferme la voie de l’échappatoire du droit. Ce conflit des conceptions rejoint le débat de l’Assemblée où les députés opposèrent la complémentarité à l’égalité.
De même, lorsque le Cheikh exciseur fut accueilli, en Tunisie, une levée de boucliers réfuta ce porteur d’une idéologie étrangère au choix émancipateur. Sur la bipolarisation sociale germent deux juridictions d’âges différents.
C’est la société qui fait le droit et non celui-ci qui précède celle-là.