Le sommet des partenaires sociaux africains se tient actuellement en Tunisie (15 et 16 décembre au siège de l’UTICA). Les acteurs sociaux du continent africain sont venus de plusieurs pays africains, et ce, pour discuter et valider le livre blanc pour l’emploi en Afrique.
Le livre blanc sur l’emploi en Afrique est le fruit de concertations et discussions des partenaires sociaux des pays africain réunis en 2015 à Casablanca (Maroc) à travers une task force qui a tenu le premier sommet à Casablanca.
Ouided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, lors du panel d’ouverture, a affirmé que la tenue du sommet présente un moment historique qui met tous les acteurs devant une mission historique pour le changement et l’orientation vers un dialogue.
Dans le même contexte, la présidente de l’UTICA a regretté le fait qu’en dépit des richesses naturelles en Afrique en matière d’énergie, mines et d’agriculture le continent africain n’a pas atteint l’autosuffisance alimentaire et le tissu industriel est encore faible malgré une jeunesse capable d’apprendre et d’évoluer.
Pour la présidente de l’UTICA, atteindre l’essor économique en Afrique ne se fait qu’à travers la libre initiative dans le cadre d’institutions fortes œuvrant dans le domaine de l’emploi formel et l’emploi décent. « Il n’est point de salut pour l’économie africaine tant que le secteur informel n’a pas été éradiqué et que la spéculation du secteur public et l’absence de bonne gouvernance règnent en maîtres.
Elle a jugé que le choix des secteurs de l’agriculture, l’énergie, la technologie de la communication est un choix pertinent pour faire évoluer les projets formels en Afrique.
Sur le volet éducationnel, la présidente de l’UTICA a estimé que le continent africain doit créer sa propre révolution dans le domaine de l’éducation. Pour elle l’école et l’université doivent être un espace pour apprendre les notions de la tolérance, du vivre-ensemble outre sa fonction scientifique pour acquérir les compétences.
Pour Houcine Abbassi, secrétaire général de l’UGTT, le coût de la mondialisation est lourd pour les pays africains. Pour lui, le néolibéralisme a creusé les inégalités existantes dans les pays africains et les gouvernements des pays africains sont appelés à revoir leur modèle de développement. Le chômage et les guerres civiles ont poussé plusieurs habitants du contient africain à quitter leurs pays respectifs, rappelle-t-il
D’après Houcine Abbassi, il faut mettre en place une stratégie d’inclusion africaine capable d’être une alternative à l’Aleca qui « ne fera que creuser les inégalités entre les pays pauvres et les pays riches et entre les riches et les pauvres ».
Pour lui, l’essor économique dans les pays africain ne se mesure pas par le taux de croissance comme les institutions internationales veulent le faire croire car cela est possible sans qu’il y ait un véritable avancement sociétal. Le développement de l’Afrique dépend de la relance de l’activité agricole afin de réaliser l’autosuffisance alimentaire.
A la fin de l’intervention, Houcine Abbassi a lancé un appel à l’organisation de l’Union africaine et à tous les gouvernements africains pour élaborer une politique d’inclusion entre les pays africains et « un contrat social africain ».
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, de son côté, a affirmé que la Tunisie a misé sur sa dimension africaine depuis l’indépendance. Et cela a pris en considération l’aspect de la diplomatie. Dans le même contexte, le Chef du gouvernement a regretté les faibles échanges commerciaux avec les pays africains. Par ailleurs, Youssef Chahed a affirmé la volonté du gouvernement d’aider les investisseurs désireux d’exporter leurs produits vers les pays africains.
Sur un autre volet le chef du gouvernement a rappelé que la Tunisie a réalisé sa transition politique et a réalisé un certain nombre d’acquis à l’instar de la signature du pacte social et la Constitution de 2014.