Le secteur des artisans-bijoutiers ne manquent pas de revendications et de problèmes. La Chambre nationale des artisans-bijoutiers a tenu un point de presse, aujourd’hui au siège de l’UTICA, afin d’exposer leurs problèmes et recommandations. Zoom sur un secteur en difficulté.
Le président de la Chambre a indiqué que la suppression du poinçon de garantie est à exclure, étant donné qu’il représente une garantie à la fois pour le consommateur et l’orfèvre.
Ainsi, l’Etat se porte garant de la qualité du produit par le biais de cette procédure, affirme-t-il. En effet, il existe trois bureaux (Tunis, Sousse et Sfax) habilités à se porter garants, à travers le poinçon, sur la qualité et le grammage des bijoux que tout artisan-bijoutier soumet à leur examen. « Même si on veut annuler le poinçon de garantie, il faudra mettre en place des mesures très rigoureuses », insiste-t-il avant d’appeler à traiter avec fermeté avec toute personne qui essaie de porter atteinte à ce secteur.
Un nouveau projet de loi alternatif qui traine…
La Chambre nationale a présenté un projet de loi au ministère des Finances, au mois de juin 2015, mais qui est resté lettre morte et ce malgré plusieurs discussions et concertations. Le projet en question vise, entre autres, à éliminer les mesures répressives et les remplacer par des amendes, prévoit des mesures transitoires pendant trois ans en cas de suppression du poinçon de garantie, réglemente l’acquisition de l’or à la Banque centrale. A cet égard, il a indiqué que les autorités compétentes fournissent uniquement 55 kilogrammes d’or, alors que les orfèvres sont au nombre de 1300 orfèvres.
Acheter l’or saisi par la Douane au lieu de sortir des devises
A partir du constat que plusieurs quantités d’or ont été saisies par la Douane en maintes occasions, le président de la Chambre nationale a proposé que la Douane vende les quantités d’or saisies aux artisans-bijoutiers. D’après lui, cette solution évitera au pays de débourser des sommes considérables en devises à un moment où le pays en a grandement besoin.
Le concours d’obtention du poinçon de maître se fait attendre !
Avant 2001, l’année de la tenue du dernier concours pour l’obtention du poinçon de maître, le concours se déroulait sans problème et les jeunes artisans passaient l’épreuve afin d’obtenir le poinçon de maître, un concours régit par différents ministères. Mais depuis 2001, ce concours n’a pas eu lieu « pour des raisons que nous ignorons », indique-t-il.
Et de pointer du doigt les diplômés du Centre sectoriel de formation en bijouterie, joaillerie et horlogerie à Gammarth auxquels « on accorde le poinçon de maître systématiquement après deux ans d’étude »
Oui pour la création d’un secrétariat d’Etat à l’Artisanat
Cette revendication trouve son origine dans le fait que le domaine de l’artisanat se trouve entre les mains de plusieurs décideurs et plusieurs administrations. Les problèmes de l’artisanat étant nombreux, avoir un seul vis-à-vis serait plus logique pour tout le secteur. En effet, en cas de crise du secteur, le ministère du Tourisme, la Banque centrale de Tunisie, le ministère des Finances ainsi que le ministère de l’Industrie ont leur mot à dire, ce qui provoque une cacophonie délétère à tout le secteur.